Grand leader, grand lecteur! Yvon Charest, président de iA Groupe Financier a parfaitement incarné ce rôle lors d’une entrevue réalisée devant un public de gens d’affaires réuni grâce à une collaboration entre le Club Saint-James et le Club de lecture Affaires le 27 avril.

Généreux, éloquent et énergique dans ses propos, les participants se sont délectés des multiples d’anecdotes qu’il a racontées. Voici les trois livres qu’il a présenté :

Gender Intelligence: Breakthrough Strategies For Increasing Diversity And Improving Your Bottom Line
de Barbara Annis et Keith Merron

M. Charest a découvert le mot ‘Intelligenre’ (Intelligence sur les genres) à une époque où il cherchait des réponses à des questions sur l’accès des femmes au sein de l’équipe de direction. Impressionné par son ouvrage, M. Charest l’a fait venir à ses bureaux pour guider son équipe direction. Depuis, l’intelligenre fait partie du langage chez iA Groupe Financier.

L’intelligenre, c’est reconnaitre qu’il y a des compétences masculines et d’autres que l’on retrouve davantage chez les femmes. Les hommes aiment régler des problèmes et prendre des décisions. Les femmes sont davantage interpellées par le travail d’équipe, les décisions collectives et l’intelligence émotionnelle. Des réalités avec lesquelles il faut composer.

Pour M. Charest, « l’enjeu, c’est de demeurer conscient de possibles biais. Ceux qu’on a par exemple lorsqu’on est porté à aller vers des individus qui ont les mêmes compétences que nous et avec qui on a eu des succès. Si on n’est pas conscient de ce biais, on reproduit le même moule et le même pouvoir. »

La confiance affichée et la confiance réelle, une autre notion à assimiler. « Un poste a été affiché récemment à l’Industrielle Alliance. Trois personnes sont allées voir le chef de l’exploitation. Deux hommes ont dit : cette job-là, elle est pour moi. Puis il y a une femme qui a dit : peut-être que j’aimerais ça si j’étais considéré. », a relaté M. Charest pour illustrer la différence.

Les hommes et les femmes ne voient pas la promotion de la même façon.  Aujourd’hui, iA Groupe Financier affiche tous les postes de vice-présidence. Une personne est associée au processus de sélection pour se conformer à l’intelligenre. Comme quoi, un livre peut mener à des changements importants! Pour Yvon Charest, tous les dirigeants devraient lire ce livre.

What got you here won’t get you there
de Marshall Goldsmith

Version française: L’ultime échelon

L’auteur propose un changement de paradigme qui plait beaucoup à Monsieur Charest. Pour s’améliorer et devenir des leaders, au lieu de mettre du temps à développer de nouvelles habitudes, pourquoi ne pas éliminer celles qui nous sont néfastes. Marshall Goldsmith fournit une liste de 20 habitudes à éliminer. Une approche simple, mais combien efficace.

Il en donne des exemples.

Toujours vouloir ajouter son petit grain de sel à chaque discussion n’est pas une bonne habitude. « L’impact de ce comportement, c’est que les gens ne voudront plus venir avec des idées nouvelles, car le patron va toujours avoir le dernier mot. C’est démotivant. Les gens ne voudront plus s’investir à trouver de nouvelles solutions, à innover. »

M. Charest a aussi admis l’un de ses travers : il a tendance à avoir des chouchous. « Je me suis fait dire tôt dans ma carrière que j’avais des chouchous. J’aime certaines personnes pour leurs idées et pour leur travail. Je suis porté à valoriser ça. Je ne me pose peut-être pas assez la question pour d’autres individus avec d’autres personnalités. Qu’est-ce que cette personne fait pour le bien de l’organisation? Est-ce que j’ai donné de la reconnaissance à cette personne dernièrement que j’aime ou pas son profil. »

L’élément le plus important de la liste de Marshall Goldsmith, selon M. Charest : obtenir du feedback! « C’est probablement l’élément qui a été le plus utile dans mon développement. En tant que gestionnaire, vous êtes en position d’avoir un impact. »

Man’s search for meaning
de Viktor Franckl

Version française : Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie

Il est clair que M. Charest s’intéresse aux approches et théories humanistes, ainsi que positivistes. L’ouvrage de Franckl, qui a été vendu à des millions d’exemplaires, s’inscrit dans cette lignée. Il aborde des questions sur le sens de la vie, sur la souffrance et sur le bonheur.

L’histoire de ce psychiatre juif qui a survécu aux camps de concentration allemand est passionnante. « La grande leçon qu’il nous donne, c’est que lorsqu’on comprend pourquoi on fait quelque chose, c’est ça qui devient le moteur. »