Près de neuf investisseurs canadiens sur dix ont acheté leurs fonds communs par l’entremise d’un conseiller financier en 2014, révèle un rapport de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC). L’IFIC signale que ce résultat est similaire à celui enregistré en 2013.

Intitulé La perception des investisseurs canadiens quant aux fonds communs de placement et à l’industrie des fonds communs 2014, ce neuvième rapport annuel de l’IFIC se fonde sur environ 1 000 entrevues téléphoniques réalisées à travers le Canada, dont 200 au Québec et 300 en Ontario, par la firme de sondage Pollara.

En entrevue avec le Journal de l’assurance, le président du Conseil des fonds d’investissement du Québec, Claude Paquin, a insisté sur la valeur des conseils lorsqu’il a été invité à commenter l’étude de l’Institut du Québec sur l’apport des fonds communs à l’économie publiée en juin. Le rapport de l’Institut lui fournit d’autres munitions.

Les investisseurs en fonds communs préfèrent acheter leurs fonds communs par l’entremise d’un conseiller. En comparaison, un seul répondant sur dix a choisi d’acheter en ligne ou d’un représentant du service à la clientèle, révèle le rapport.

« Les investisseurs dans les fonds communs de placement continuent de compter sur l’aide de leur conseiller pour prendre des décisions de placement. Peu d’entre eux prennent leurs décisions complètement seuls ou font simplement ce que leur conseiller leur recommande sans hésitation », écrit l’IFIC dans son rapport.

Une préférence que rehausseront les initiatives des régulateurs axées sur la transparence, insiste M. Paquin. Il fait entre autres allusion à la date butoir de la divulgation des frais en fonds communs et la récente initiative de l’Autorité des marchés financiers en matière de « littératie » financière. Ces initiatives propulseront selon lui la valeur du conseil sous les feux de la rampe.

« Les fonds communs s’inséreront dans une approche beaucoup plus globale qu’un simple choix de fonds. C’est une tendance lourde dont l’industrie sera la grande bénéficiaire », dit-il.

La satisfaction des investisseurs se maintient

Selon le rapport, la satisfaction des investisseurs à l’égard des conseils reçus se maintient d’année en année. En 2014, 86 % des répondants disent qu’ils en ont été satisfaits ou très satisfaits. Pratiquement tous les investisseurs font confiance à leur conseiller pour ce qui est d’obtenir des conseils éclairés, soit 98 %. Une grande proportion d’entre eux affirme obtenir un meilleur rendement sur leurs placements que s’ils n’avaient pas recours à un conseiller, soit 92 %.

Les règles resserrées sur la convenance du produit semblent porter ses fruits. Ce sont 90 % des investisseurs sondés qui affirment que leur conseiller a discuté de la compatibilité du fonds commun avec leurs objectifs de placement.

En 2014, 60 % des investisseurs se souvenaient d’avoir discuté avec leur conseiller des frais lors de leur plus récent achat de fonds communs de placement, soit une baisse par rapport au résultat de 64 % enregistré en 2011. Il s’agit d’un déclin lent et constant, observe l’IFIC.

En revanche, les discussions sur la rémunération des conseillers demeurent stables, alors que 52 % des investisseurs se souvenaient d’en avoir discuté avec leur conseiller. Cette donnée est stable depuis 2010.

«Un investisseur sur sept dit avoir très confiance»

Environ les trois quarts des investisseurs sont au moins assez sûrs de posséder une bonne connaissance des frais de fonds communs de placement qu’ils paient. « Un investisseur sur sept (15 %) dit avoir très confiance. C’est un retour au niveau record enregistré en 2011 », signale l’étude.

Sept investisseurs sur dix croient que les frais de fonds communs de placement qu’ils paient servent en partie à rémunérer leur conseiller. Deux ne sont pas de cet avis, alors qu’un répondant dit payer des frais directement à son conseiller ou au courtier de son conseiller.

La préférence va de justesse aux commissions de suivi par rapport à la gestion à honoraires. En effet, 54 % des investisseurs préféreraient rémunérer leur conseiller au moyen des frais de fonds communs, révèle le rapport. Quatre investisseurs sur 10 préféreraient lui payer des frais directs.

La donne changerait si le cout des frais directs partait à la hausse. Près de la moitié des investisseurs « ne seraient pas susceptibles de continuer à avoir recours à un conseiller », signale le rapport.

Le rapport découvre par ailleurs des Canadiens fervents de fonds communs. La confiance des investisseurs canadiens envers les fonds communs a atteint 85 % et celle envers leur résidence principale 84 %, révèle le sondage commandé par l’IFIC.

En comparaison, la confiance des Canadiens envers les marchés boursiers a atteint 65 %, celle envers les certificats de placement garanti (CPG) 64 % et envers les obligations 55 %, révèle le rapport.