La Cour supérieure du Québec a autorisé l’interrogatoire des représentants de Northern Trust Company Canada dans le cadre du recours collectif exercé au nom des 9 200 investisseurs floués dans l’affaire Norbourg. Les avocats de ces investisseurs veulent poser des questions concernant les transactions effectuées dans un compte que le Groupe Norbourg détenait chez Northern Trust depuis mars 2000. Dans sa décision du 22 janvier dernier, la Cour a statué que ces questions sont pertinentes.

Les demandeurs reprochent à Northern Trust d'avoir permis la confusion quant aux fonds déposés dans le compte que Norbourg détenait chez elle. Ils affirment qu'à titre de gardienne des valeurs, Northern Trust n'a pas respecté son devoir de contrôle, de détection et de dénonciation de toute pratique apparaissant, à première vue, illégale, abusive ou trompeuse. Plus précisément, les demandeurs allèguent que Vincent Lacroix et un de ses associés ont donné des instructions de retraits irréguliers à 137 reprises.

Selon eux, c'est de cette façon que Vincent Lacroix et ses complices auraient réussi à détourner les sommes d'argent. Ils prétendent aussi que si Northern Trust n'avait pas fait preuve de laxisme, les défendeurs n'auraient pas pu mettre en place leur système de détournement de fonds. Les retraits frauduleux des fonds Norbourg et Evolution totaliseraient plus de 115 M$, selon le document de la Cour. De son côté, Northern Trust nie avoir manqué à ses obligations de gardienne des valeurs et affirme que les transactions dans le compte n'ont aucune pertinence dans le litige.