Dans une perspective où la croissance des ventes ralentit, les assureurs devront cesser de limiter leurs efforts de mise en marché des maladies graves aux produits à primes garanties et au marché des gens aisés.Parmi les ténors de cette position figure Jean Rondeau, vice-président du cabinet d’assurance et de services financiers Rondeau et Associés de Drummondville. M. Rondeau soutient que les compagnies d’assurance qui souhaitent obtenir de bonnes performances dans le secteur des maladies graves devront « démocratiser » le produit. Tout le monde y gagnerait, croit-il.

En effet, des garanties renouvelables aux primes moins élevées permettraient à plus de personnes de se doter d’une telle police. À l’heure actuelle, ce sont davantage les mieux nantis qui souscrivent les polices d’assurance maladies graves.

« Si l’on se tournait vers des produits garantis renouvelables, on pourrait réduire les primes de 30 à 40% », estime pour sa part Kim Stanley, consultante en prestations du vivant et vice-présidente des ventes pour l’assureur Penncorp Life.

« Les assureurs encouragent les conseillers à s’attaquer aux clients à valeur élevée, dit Kim Stanley. Pourtant, les statistiques révèlent qu’ils ne représentent qu’une infime partie de la population », constate-t-elle. Ce qui laisse sans couverture la plus grande partie des citoyens, s’indigne Mme Stanley.

Vu les dépenses faramineuses qu’engendre le système de santé, le gouvernement aurait tout intérêt à favoriser l’acquisition de ce type de polices, estime quant à lui Jean Rondeau. « Le gouvernement pourrait par exemple remettre un crédit d’impôt à ceux qui souscrivent une police maladies graves », propose-t-il.

De son côté, Munich Re, principal réassureur en maladies graves, se dit prêt à soutenir des produits avec garanties renouvelables en maladies graves, si le marché s’y ouvre.