De plus en plus de produits d’assurance vie à émission simplifiée voient le jour. Certains font appel à l’intelligence artificielle pour rendre l’expérience du client plus conviviale.

Les ventes de Plan de protection du Canada ont ainsi augmenté de 55 % entre 2014 et 2015, précise Michael Aziz, son vice-président principal des ventes. La compilation des chiffres de 2015-2016 n’est pas terminée, mais ils dépasseront de loin les 55 %.

M. Aziz explique que le dernier-né des produits d’assurance vie de Plan de protection du Canada élimine certaines maladies à haut risque, dont quelques types de cancer, ce qui permet à davantage de clients d’obtenir une couverture élevée. On a aussi fait passer de 300 000 $ à 500 000 $ la protection accessible sans exigence médicale, ce qui compte particulièrement pour les personnes désireuses d’avoir la certitude que leurs dettes importantes sont payées en cas de décès prématuré, mentionne M. Aziz.

« Quand on regarde à Toronto ou à Vancouver, on voit qu’une hypothèque de 500 000 $ n’a plus rien d’inhabituel. Autrefois, une personne ayant des problèmes de santé n’aurait pas pu s’assurer pour protéger sa maison ou sa famille ; maintenant, elle peut se procurer une assurance de 500 000 $ sans questionnaire médical. »

Solutions sans exigence médicale

Assomption Vie, de son côté, a lancé toute une panoplie de solutions vie sans exigence médicale. Le formulaire actualisé est l’un des points forts de ces nouveaux produits : plus clair, plus simple et plus équitable, il utilise des mots comme « crise cardiaque » et non « infarctus du myocarde ».

On peut aussi jumeler des produits, comme une assurance vie permanente et une assurance temporaire. On peut aussi y associer les mêmes restrictions (capital assuré, âge, questionnaire, etc.), et le tout peut être soumis en une seule et même demande en ligne.

Chacune de ces nouvelles solutions d’assurance sans exigence médicale d’Assomption peut être délivrée en 48 heures et comprend une prestation du vivant (un diagnostic de maladie terminale donne droit à 50 % de la prestation de décès) et une indemnité de transport advenant un décès à plus de 200 kilomètres de la résidence principale de la personne assurée.

Humania fait appel à l’intelligence artificielle

La gamme de produits offerte cet automne par la Humania Assurance mise sur un produit simplifié à émission instantanée, qui fait appel à l’intelligence artificielle.

Humania a commencé il y a trois ou quatre ans à proposer des produits simplifiés, notamment en assurance vie et invalidité, relate son PDG Stéphane Rochon. En octobre, la compagnie a mis sur le marché HuGO Vie, une assurance vie qui se demande en ligne (pas de paperasse) et sans fournir de signature, en plus de permettre de souscrire une assurance allant jusqu’à un million de dollars moyennant une tarification personnalisée et sans exigences automatiques.

Moins de 15 % des cas nécessitent une prise de prélèvements, le tout étant fonction de l’âge du demandeur. De plus, on ne demande pas de rapport médical, à moins d’avoir une raison d’en vouloir un. L’un de principaux attraits d’HuGO tient au fait qu’il suffit dans la plupart des cas de 15 à 45 minutes pour faire une demande et obtenir sa prime, dit M. Rochon.

Une demande d’assurance vie va normalement comprendre 55 questions, auxquelles s’ajoutent des sous-questions au besoin. Du côté d’Humania, on commence par ne poser que cinq ou six questions dans un questionnaire d’admissibilité accessible du site même. Ensuite, un algorithme issu des réponses données formule de 12 à 24 questions additionnelles.

« Quand on est devant de l’intelligence artificielle ou un outil de tarification en ligne, il faut comprendre qu’une machine va prendre des décisions ou poser certains gestes pour ensuite poser des questions précises, dit M. Rochon. Si l’intelligence artificielle accepte la demande, la police peut être délivrée en 45 minutes. »

Il affirme qu’Humania vise à permettre dans 100 % des cas une souscription en ligne, une émission simplifiée ou une émission instantanée, avec absolument aucune paperasse. « Ici, nous passons au tout numérique. Quand on passe au numérique, l’émission est simplifiée et de plus en plus instantanée. Nous visons une émission instantanée qui donne accès aux produits courants, et ce, sur-le-champ. »

La souscription peaufinée

Tous ces changements sont possibles parce qu’on a peaufiné le processus de souscription, dit David Stewart, vice-président à la direction de l’agent général Groupe Financier Horizons. L’on comprend mieux un certain nombre de maladies et de modes de vie, ajoute-t-il. Autrefois, il fallait passer par une infirmière, subir des tests et, au besoin, aller voir un médecin pour obtenir une assurance. Or, on estime maintenant que ce processus est trop coûteux, en plus de prendre trop de temps et d’être intrusif.

« Dans dix ans, les gens vont trouver très drôle d’entendre dire qu’il a déjà fallu donner un échantillon d’urine et de sang. Il fut un temps où il fallait passer des radiographies pour se faire assurer. Maintenant, ce sont les prélèvements de sang et autres qui font partie des méthodes désuètes. »

Les conseillers doivent bien comprendre

Pamela Kwiatkowski, vice-présidente adjointe, assurance individuelle et placements, d’Assomption, souligne que ces nouvelles façons de faire n’en sont qu’à leurs débuts. » Même si moins de questions sont posées, les conseillers doivent bien les comprendre, car ces questions permettront de catégoriser les clients, dit-elle.

Elle ajoute qu’un grand nombre de Canadiens veulent se procurer une assurance en passant par un conseiller. Toutefois, ils veulent probablement le faire par téléphone ou en ligne, plutôt qu’en le rencontrant en personne. « C’est une chose à laquelle l’émission simplifiée se prête aisément. »