Selon le dernier rapport annuel sur les institutions financières émis par l’Autorité des marchés financiers, la nature long terme des produits d’assurance vie rend les assureurs particulièrement sensibles à la persistance des bas taux d’intérêt.

Selon le régulateur, la situation a déjà mené à un renforcement du passif des polices ainsi qu’à des modifications de la tarification et de l’offre de produits, ce qui risque de se poursuivre si les taux d’intérêt continuent de diminuer. De plus, les placements comportant une échéance aussi longue que celle des produits d’assurance vie entière, par exemple, sont peu fréquents sur les marchés, et représentent un risque de non-appariement.

En conséquence, certains assureurs ont modifié la composition de leur portefeuille de placements qui apparie leurs engagements afin d’obtenir un maximum de rendement dans un contexte de bas taux d’intérêt, passant de placements composés d’obligations gouvernementales, jugées plus sûres, à des placements plus risqués comme des actions, immeubles ou infrastructures.

Ce phénomène a contribué au fait que les fonds propres requis pour le risque d’insuffisance de rendement de l’actif des assureurs à charte du Québec ont fortement augmenté depuis la fin de 2008.

Par ailleurs, l’Autorité a pu constater que plusieurs hausses de la tarification ont été appliquées aux produits d’assurance offrant des garanties à long terme au cours des dernières années. Ainsi, on assiste à un changement dans l’offre de produits des assureurs, puisque certains misent davantage sur les produits à primes ajustables ou avec participation, c’est-à-dire les produits pour lesquels le risque est partagé entre les assurés et les assureurs.

En réponse à ces changements, des produits ont été retirés de l’éventail des produits offerts, et quelques assureurs se sont retirés de certains marchés ou ont été acquis par d’autres assureurs.