Si Aviva Canada a acquis les activités d’assurance de dommages de RBC, c’est pour être en mesure de répondre aux préférences de tous les Canadiens.

En entrevue au Journal de l’assurance, Greg Somerville, PDG d’Aviva Canada, a souligné que son entreprise souhaitait depuis un moment diversifier sa stratégie de distribution. Aviva était une compagnie qui distribuait 100 % de ses produits via le courtage jusqu’à l’été dernier. L’assureur avait alors investi dans un centre d’appels pour en apprendre davantage sur les préférences des consommateurs qui choisissaient de traiter avec un assureur direct.

« Cette acquisition est une excellente occasion pour nous. Nous avions été clairs avec le réseau de courtage que l’on regardait du côté de la distribution directe. Avec cette acquisition, on fait un grand saut en avant dans ce mode de distribution, puisque nous mettons la main sur un volume de primes de 800 millions de dollars (M$) », dit M. Somerville.

La transaction fait aussi en sorte qu’Aviva se repositionne au deuxième échelon de l’industrie de l’assurance de dommages au Canada, derrière Intact Corporation financière, mais devant le Mouvement Desjardins, avec qui elle était au coude-à-coude. Aviva possède désormais un volume de primes avoisinant les 5 milliards de dollars (G$) au Canada.

Offrir un choix au consommateur

En se positionnant pour servir le client de la façon qu’il préfère, Aviva croit être en mesure d’amener de nouvelles solutions sur le marché. « Il ne s’agit pas d’un choix entre la distribution par courtage et la distribution directe. C’est vraiment d’offrir un choix au consommateur. Avec l’avènement du numérique, il fallait se positionner dans l’éventualité où c’est la manière dont le client veut traiter. Il fallait prendre le virage de la multidistribution et ainsi bâtir des capacités », dit M. Somerville.

Il se dit honoré de pouvoir associer le nom d’Aviva à une marque réputée comme celle de RBC. Aviva pourra aussi mettre à profit l’expérience, mais aussi les atouts, qu’elle a acquise ailleurs dans le monde en bancassurance.

M. Somerville a d’ailleurs souligné que la transaction représentait une bonne nouvelle pour le courtage. « Cette acquisition marquera le départ de la numérisation de notre modèle d’affaires, et ce, pour toute l’entreprise », dit-il.

Pour 2016, l’intégration occupera les équipes d’Aviva pendant les quatre à cinq prochains mois. « Nous voulons aussi voir comment nous pouvons faire croitre cette relation avec les clients de RBC, avec qui nous avons une entente de 15 ans », dit-il. Durant cette transition, 575 employés de RBC joindront Aviva.

Inquiétude des associations défendant les courtiers

L’annonce de la transaction a toutefois suscité l’inquiétude des associations défendant les courtiers, notamment le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ). C’est pourquoi le RCCAQ a demandé à rencontrer M. Somerville pour en comprendre les retombées sur les courtiers.

Dans un message envoyé à ses membres, et dont le Journal de l’assurance a obtenu copie, le RCCAQ affirme avoir obtenu la garantie de M. Somerville qu’Aviva érigera une muraille de Chine entre sa nouvelle division directe et celles traitant avec le courtage. Ainsi, il n’y aura pas de circulation indue d’informations confidentielles susceptibles de générer des conflits d’intérêts.

Aucun volume d’assurance de RBC ne sera transféré à Aviva Direct, a dit M. Somerville au RCCAQ. Aucun volume d’affaires de RBC ne sera inclus à ceux d’Aviva lors du calcul et de l’évaluation des risques des calculs et l’évaluation des risques, a-t-il ajouté. Ce portefeuille sera évalué sur ses propres bases, a-t-il aussi garanti.