Lors de sa conférence au Cercle canadien le lundi 23 janvier dernier, Isabelle Hudon, chef de la direction à la Financière Sun Life Québec et cofondatrice de L’effet A, a sommé les hommes d’affaires de donner aux femmes d’affaires leur place dans les sphères décisionnelles dans les entreprises.

C’est en citant une étude de 2012 de la firme Catalyst que Mme Hudon a tenu à souligner que les entreprises qui comptent des femmes parmi leur conseil d’administration réussissent mieux. Les statistiques de l’étude démontrent que « les sociétés figurant au classement Fortune 500, qui comptaient les plus hauts pourcentages d’administratrices au sein de leur conseil, ont enregistré un rendement des capitaux propres 53 % plus élevé que les autres. »

« Ce n’est pas parce que les femmes sont meilleures, mais simplement parce qu’elles sont aussi bonnes, » a tenu à rappeler Mme Hudon.

Tous doivent fournir un effort

Alors que 37 % des postes de cadres intermédiaires sont occupés par des femmes et seulement 18 % en ce qui a trait à des postes de haute direction, il appartient aux hommes de changer cette culture d’entreprise qui les précède, affirme Mme Hudon.

Aux femmes, elle conseille de ne pas attendre que « le fruit vous tombe dans les mains, faites vos propres récoltes, » mais surtout d’assumer les conséquences des risques qu’elles devront prendre.

PDG : n’embauchez pas à rabais

À travail égal, les femmes gagnent en moyenne 88 % du salaire des hommes. Si cet écart salarial était aboli, les femmes canadiennes empocheraient 92 milliards de dollars (G$), selon des statistiques de PwC.

« Je n’accepte pas que les femmes soient encore moins payées que les hommes. Je crois qu’on peut raisonnablement estimer que les femmes du Québec recevraient au moins 15 à 20 % de ce montant. Aux bas mots, 14 G$, » estime Mme Hudon.

Interpelant les PDG qui dirigent le processus d’embauche de cadres supérieurs, Isabelle Hudon implore de ne pas se réjouir d’une économie sur le salaire d’une femme qui demande 80 000 $ alors qu’un homme aurait demandé 100 000 $.

« Vous devez payer ce que vous êtes prêt à payer indépendamment du sexe de la personne et vous devez refuser par souci d’équité de conclure une entente à rabais avec une femme, » soutient Mme Hudon.

De grandes réalisations

La cofondatrice de L’effet A de s’enorgueillit des deux années d’activité de son organisation, qui a formé 650 professionnelles à son Académie qui propulse le Défi 100 jours L’effet A. Neuf graduées sur 10 ont affirmé que leur niveau de confiance avait progressé de plus de 50%, les trois quart ont développé des contacts avec qui elles comptent développer des affaires et 97% recommandent à leurs collègues et amies de participer au Défi.

L’effet A n’a pas l’intention de ralentir cette année. En plus d’accueillir une nouvelle cohorte de femmes d’affaires, une campagne de promotion sur la parité dans les organisations sera lancée, et un sondage des 100 plus grandes entreprises québécoises sera mené pour dresser le portrait de la situation dans la province.