Des représentants autonomes n’hésitent pas à prendre le coaching de conseillers sur leurs épaules.

Présidente de Centre financier Vaudreuil-Dorion, Francine Lavallée œuvre comme coach et mentor de celle qui est officiellement devenue son associée le 6 octobre. Il s’agit de Mélanie Bossé, conseillère au Centre SFL Des Sources.

Membre du club élite du MDRT (Top of The Table), Mme Lavallée aligne plus de 30 ans en carrière, mais ne souhaite pas s’arrêter maintenant. Elle veut être prête à passer le relais à Mme Bossé le moment venu. « Je veux travailler avec Mélanie pendant dix ans, et faire en sorte que durant cette période, elle en vienne à voler de ses propres ailes. Je veux qu’elle prenne le plancher et monte en scène, qu’elle récolte les titres et les médailles à ma place », a confié Mme Lavallée lors d’une entrevue accordée au Journal de l’assurance, en compagnie de sa nouvelle associée.

En tant que coach, elle veut lui enseigner ce qu’elle sait. « Je vais lui montrer à produire de la croissance et à faire de la planification. Je vais tout lui montrer : ce qui marche et aussi ce qui marche moins bien. Ce sera mon héritage. Je suis emballée d’être coach. C’est tout aussi motivant pour moi que pour mon associée », a dit Mme Lavallée.

Elle aura bonne élève. Le parcours de Mme Bossé est celui d’une entrepreneure née. Dans l’industrie depuis à peine plus d’un an, elle avait pendant plusieurs années dirigé avec son conjoint une entreprise prospère en immeubles locatifs. À peine lancée dans l’arène de l’assurance et des services financiers, elle a non seulement le gout de vendre, mais aussi celui d’entreprendre.

Après quelques mois au Centre SFL Des Sources, elle se révèle aux yeux de son directeur, Alain Legault, comme une leadeuse qui veut s’associer à une entreprise pour croitre avec elle. M. Legault la présente alors à Francine Lavallée, qui avait annoncé il y a cinq ans au réseau SFL qu’elle recherchait une relève.

« Je me sens vraiment comme une éponge. J’absorbe tout, j’apprends vite. Alain avait pris ma mesure en me demandant où je voulais être dans cinq ans. Je lui ai répondu que je voulais avoir pignon sur rue et avoir mon propre cabinet. J’avais déjà ma vision et c’était celle d’un centre comme celui de Francine », a lancé Mme Bossé.

Après trois mois chez SFL Des Sources, jamais Mme Bossé n’avait pensé que cette occasion se présenterait si vite. Pourtant, elle n’a pas hésité un instant, déjà convaincue des bienfaits de sortir de sa zone de confort. « La qualité de l’entrepreneur, c’est d’aimer prendre des risques. Si je ne risque rien, je n’aurai rien. Les immeubles, c’était beaucoup de travail, mais ça a rapporté gros. Si tu ne fais pas d’efforts, tu n’avances pas », a souligné Mélanie Bossé.

Si Mélanie Bossé présente le profil que recherchait son mentor depuis longtemps, cette découverte aura suivi des années de déconvenues pour la PDG du Centre financier Vaudreuil-Dorion. « Il y a des gens qui voulaient acheter mes commissions de renouvellement, mais moi je cherchais une personne qui veut s’impliquer, et c’est ce que j’ai découvert en Mélanie », a expliqué Mme Lavallée.

Pas évident de trouver un conseiller avec la fibre d’entrepreneur, a-t-elle renchéri. « J’ai essayé plusieurs juniors pour constater que ce n’est pas tout le monde qui est fait pour notre domaine et qui a les caractéristiques d’un entrepreneur. Pas tous sont capables de supporter la pression, analyse Mme Lavallée. D’autres auraient voulu acheter mon entreprise, mais ils cherchaient avant tout à acquérir des commissions de renouvellement, sans connaitre le profil de ma clientèle ni mon marché cible. »

Si elle devait recommencer sa carrière, Mme Lavallée opterait dès le départ pour un coach. Si elle déplore que les conseillers hésitent à investir en coaching, elle constate toutefois un sérieux manque dans les principaux réseaux l’industrie pour des solutions accessibles.

Elle milite pour des services plus développés au sein des grands réseaux. « J’ai dit à SFL : j’ai investi 30 000 $ pour trouver quelqu’un de votre réseau pour s’associer avec moi et garder les affaires chez vous. Cela démontre qu’il y a un méchant manque dans l’industrie. Il y a de l’offre et de la demande pour la relève, mais personne dans l’industrie pour faire le maillage. Ce sont les services que m’a offerts la Banque de développement du Canada qui m’a aidé à trouver. Je me demande pourquoi SFL n’a pas sa propre plateforme. »