(AT) La rente viagère vient jouer dans les platebandes du produit de fonds distincts à garantie de retraits (GRM). La Capitale a lancé le bal à l’été 2010 avec RentÀvie. Financière Manuvie en fait maintenant une tendance après avoir lancé au début d’octobre un produit similaire appelé ProjetRetraite (voir texte en page 3). Comme le fonds à garantie de retraits, cette rente viagère différée permet de déposer maintenant une somme et d’en obtenir plus tard des versements égaux garantis à vie. Un boni est crédité chaque année d’accumulation où le client n’effectue aucun retrait. Chez le GRM, le montant se limite toutefois à un pourcentage connu d’avance alors que chez la rente, il dépend des tables de mortalité. Autre différence, la valeur sur laquelle se fondent les versements de la rente n’est pas liée aux marchés financiers, mais plutôt à des titres à revenu fixe.

La Capitale a créé un nouveau poste il y a quelques mois pour accommoder ce produit qu’elle a lancé l’an dernier. Daniel Sauro, un ex-Desjardins Sécurité financière (DSF) qui a travaillé sur le produit GRM Hélios, a hérité de ce poste : développement des produits et des ventes d’épargne collective pour tout le Canada. Chez DSF, M. Sauro a occupé pendant neuf ans un poste en développement des affaires en épargne placements. Il a aussi tâté du placement chez Promutuel et dans le réseau des caisses Desjardins.

M. Sauro adhère d’ailleurs aux arguments de William B. Solomon (voir texte principal). « À l’époque où je développais le marché de l’ancienne version d’Hélios, qui prévoyait des versements pendant 14 ans et trois mois, nous connaissions l’existence d’un calcul actuariel qui prévoyait que l’assureur n’aurait pas à débourser d’argent avant 17 ans après le début des retraits », confie le nouveau directeur du développement des placements à La Capitale.

Selon lui, le produit RentÀvie tombe à point pour pallier aux failles du produit GRM. Il croit toutefois au produit GRM lorsqu’il est offert à des gens « qui savent dans quoi ils s’embarquent ».

Pour sa part, le produit de La Capitale s’adresse à des clients qui veulent un revenu fixe garanti à vie sans exposer leur fonds aux rendements des marchés. « Des clients nous ont dit qu’ils n’étaient pas à l’aise avec l’idée de voir la valeur marchande de leur fonds baisser », explique M. Sauro.

Selon des projections de La Capitale, un homme de 50 ans qui dépose 100 000 $ dans RentÀvie et souhaite prendre sa retraite à 65 ans pourra compter sur un versement mensuel de 847 $ à vie. Selon La Capitale, le même client ne pourrait recevoir mensuellement que 729 $ avec un fonds distincts à garantie de retraits. Chez Manuvie, une femme de 50 ans qui dépose un montant forfaitaire de 100 000 $ dans ProjetRetraite pourra compter sur un revenu mensuel à vie de 766 $ à partir de 65 ans. Dans les deux exemples, la période d’accumulation est de 15 ans.