Avant d’assurer un nouveau client, April Canada se doit de « jouer à l’enquêteur », a indiqué le grossiste au Journal de l’assurance.

« Il faut faire beaucoup de recherche avant de pouvoir évaluer le risque d’un client, dit Patricia Desjardins, directrice transport et lignes personnelles du grossiste. Les transporteurs qui vont aux États-Unis ont un risque beaucoup plus sévère. Nous avons des statistiques pour chacun des états. Le pire est celui de New York. Or avec la position géographique du Québec, c’est presque obligatoire de passer par New York pour aller aux États-Unis », explique-t-elle.

Pour Northbridge Assurance, il est important de veiller à réduire la fréquence des sinistres. « On ne contrôle pas le cout d’une perte. On est toutefois capable de contrôler la fréquence des pertes », dit Luc Bouchard, directeur principal, transport et logistique, de l’assureur.

Northbridge a un service de prévention et donne plus de 8 000 formations par année chez les transporteurs. « Ils devraient se concentrer sur les chauffeurs qu’ils ont présentement plutôt que de chercher à en engager rapidement. Ils peuvent aussi augmenter leurs tarifs », croit M. Bouchard.

Pour Kathleen Ann Rake, vice-présidente au service à la clientèle et au développement du cabinet Univesta Rake, la solution passe par la prévention. « Il faut trouver des solutions de gestion de risque où les clients doivent assumer une plus grande partie du risque avec les entreprises. On doit opérer de façon conforme et miser sur la prévention et la sécurité. »

Selon Mme Rake, les assureurs impliqués dans l’industrie du transport auraient dû commencer à augmenter les primes graduellement, à raison de 3 % à 5 % par année plutôt que d’augmenter autant en 2018. Elle croit aussi qu’une plus grande implication d’assureurs dans le créneau du camionnage serait avantageuse.

« Nous faisons affaire maintenant avec seulement trois assureurs à notre cabinet. S’il y a peu d’assureurs, les primes sont stables. Plus il y a d’assureurs, plus il y a de la compétition. Plus il y a de la compétition, plus les primes baissent », ajoute Mme Rake.

Patricia Desjardins se dit certaine que les assureurs vont éventuellement sortir de nouveaux produits. « Si tu veux survivre, tu dois entrer dans le moule. En ce moment, le moule est brisé », dit-elle.