Frank Swedlove, président de l'Association canadienne des compagnies d'assurance de personnes (ACCAP), affirme que les assureurs vie apprennent de leur expérience dans le produit de garantie de retrait minimum (GRM). Ils sauront s'ajuster en conséquence, a-t-il affirmé en entrevue avec le Journal de l'assurance.M. Swedlove ajoute qu'au cours des derniers mois, les assureurs ont vu comment les marchés volatils pouvaient affecter le produit de garantie de retrait minimum et leurs réserves. Ils ont donc dû ajuster la structure de leurs produits pour faire face aux turbulences. « Personne ne prédisait une telle crise financière. L'industrie a appris des leçons qu'elle appliquera aux prochaines moutures de ses produits et à l'établissement de leur prix », croit-il.

Par ailleurs, M. Swedlove affirme que la confiance des consommateurs envers l'industrie de l'assurance se maintient, malgré la crise économique. Lorsque les problèmes d'AIG ont surgi l'automne dernier, les consommateurs canadiens se sont inquiétés au sujet de la filiale canadienne de l'assureur. S'en est suivie une augmentation des appels à l'Association, révèle-t-il. Mais ce n'est plus le cas maintenant. « Les Canadiens ont compris que le secteur de l'assurance vie reste fort », dit-il.

Le président de l'ACCAP voit aussi positivement les perspectives d'avenir des assureurs vie canadiens. Il donne trois raisons pour expliquer son point de vue.

La première raison est l'encadrement rigoureux dans lequel évolue l'industrie. « Les assureurs canadiens sont perçus positivement à travers le monde, ce qui sera bon pour leur développement international », dit-il.

Deuxièmement, les assureurs canadiens maintiennent de solides réserves. « Les compagnies qui ont un fort capital de base seront en mesure de saisir les occasions à la fin de la récession » souligne M. Swedlove.

Enfin, la crise économique sensibilise davantage les Canadiens aux besoins de sécurité financière. « Nous vendons de la sécurité. Nous offrons des garanties. Beaucoup d'argent reste sur la table en attente d'être investi et les produits d'assurance deviendront une option en raison des garanties qu'ils offrent », dit le président de l'ACCAP.

Cette tendance s'impose déjà puisque les revenus des assureurs sont demeurés solides en 2008, ajoute-t-il. Par exemple, les ventes de fonds distincts sont restées stables tout au long de 2008 tandis que les ventes de fonds communs ont connu une baisse importante.

Avant la crise des marchés, la démographie soutenait déjà cette tendance avec l'arrivée des premiers baby-boomers à la retraite. La crise financière a-t-elle accéléré cette tendance? « Bien entendu, lorsqu'on approche de la retraite, on devient plus sensible aux questions relatives à la sécurité et aux garanties. C'est certainement l'un des éléments qui a rendu les produits GRM si attrayants », croit M. Swedlove.

Malgré les difficultés que certains assureurs ont rencontrées avec leurs produits de garantie de retrait minimum en 2008, le président de l'ACCAP estime que cette gamme d'affaires prendra de l'ampleur en raison des garanties et de la sécurité qu'elle procure. « Le futur est plus prometteur que jamais », conclut-il.