iA Groupe financier connait des années difficiles en assurance de dommages. La croissance des primes est toutefois au rendez-vous.

Les primes directes souscrites en assurance auto et habitation ont atteint 308,8 M$ en 2017, soit une croissance de 11 % par rapport à 2016. Selon le rapport annuel d’iA, le volume d’affaires de ce secteur a crû annuellement de 9 % lors des quatre dernières années, comparativement à un taux de 3 % dans l’industrie durant cette période.

L’assurance auto et habitation a toutefois encaissé des pertes lors des trois dernières années. En 2017, ce secteur a essuyé une perte de 6,3 millions de dollars (M$), « en raison de la sinistralité élevée et du drain financier associé à la forte croissance », indique le rapport. Le taux combiné de ce secteur s’est établi à 103,9 %, dont 76,6 % découlent des sinistres.

« L’assurance de dommages est une industrie cyclique, explique Denis Ricard, chef de l’exploitation d’iA Groupe financier. Nous avons connu bien des années où le Québec était la place à être, des années extraordinaires. Les taux de réclamations ont baissé en raison de la prévention et les véhicules sont devenus plus sécuritaires. Il y a eu une baisse des réclamations et une baisse des prix importante au Québec, année après année. »

La donne a changé depuis deux ans, poursuit M. Ricard. « La fréquence des sinistres et la sévérité par réclamation ont augmenté, dit-il. C’est un phénomène d’industrie. »

Malgré la technologie qui s’ajoute aux véhicules, la fréquence subit l’influence de phénomènes, comme les textos au volant. Les conditions météorologiques s’invitent dans ce cocktail, ajoute M. Ricard. Selon lui, la technologie explique aussi que le pare-chocs qui coutait 1 200 $ à réparer à l’époque en coute maintenant 4 000 $, en raison des capteurs, senseurs et radars qui y sont intégrés.

Les prêts automobiles rapportent

iA s’est fait une marque de commerce de développer des créneaux passablement inoccupés. Il y a quatre ans, l’assureur a fait son entrée comme prêteur dans le secteur automobile, offrant des prêts automobiles à taux préférentiels et des prêts à taux non préférentiels.

L’émission de prêts à taux non préférentiels a connu une forte croissance. En revanche, iA a cessé d’émettre des prêts à taux préférentiels au début de 2017, ce qui a entraîné une baisse des émissions totales de prêts. « Il était extrêmement difficile de réaliser un retour sur l’équité satisfaisant avec cette gamme de prêts, parce que nous étions en compétition avec toutes les banques canadiennes et les Caisses populaires Desjardins, toutes présentes auprès des concessionnaires. Nous ne réussissions pas à avoir un volume intéressant », a expliqué le chef de l’exploitation d’iA, Denis Ricard.

Les prêts non préférentiels prennent ainsi le pas sur l’ensemble des prêts émis. « Nous avons émis près de 600 millions de dollars en prêts auto depuis le début de nos activités dans ce secteur, dont 400 M$ en prêts à taux non préférentiels, alors que la portion des prêts préférentiels ira en décroissant », a révélé M. Ricard.