Lors des échanges à la fin de sa présentation au colloque de Solareh, Isabelle Hudon reconnait que son arrivée à la tête de la filiale québécoise d’un grand assureur canadien a suscité des doutes.

« Je n’ai pas fait de cachette quand je suis arrivée dans le secteur de l’assurance. Avec grande candeur et transparence, j’ai affirmé haut et fort à ceux qui voulaient l’entendre que je n’avais effectivement aucune expérience dans le secteur quand je me suis jointe à la Financière Sun Life », dit-elle.Malgré la complexité du secteur de l’assurance, Mme Hudon affirme avoir été surprise par la passion qu’elle a développée envers son nouvel environnement d’affaires. « Ce n’est pas que du commerce. Nous prenons soin de la vie des gens et nous pouvons changer le parcours de vie des personnes », insiste-t-elle.

Elle se dit fière de la stratégie d’affaires bien unique de l’assureur au Québec, laquelle a donné de bons résultats en 2013, si l’on se fie aux parts de marché de Sun Life. Elle souligne que le milieu déborde de talents, tant au sein de l’entreprise qu’elle dirige que chez les concurrents, et que tout le monde s’est montré généreux envers elle.

Lors d’un entretien avec le Journal de l’assurance, Isabelle Hudon a ajouté que Sun Life a lancé il y a deux ans une application mobile pour les participants aux régimes collectifs. « On voit que plus nous sommes en contact avec le participant, plus il nous pose des questions, et plus grandes sont les possibilités de l’aider à mieux réfléchir et à mieux décider. La technologie ne sert pas qu’à sauver du temps et à simplifier le processus, elle nous donne un contact direct avec le participant, contact que nous n’avions pas il y a quelques années. » Cela n’élimine pas le rôle d’intermédiaire du courtier, mais tant lui que l’assureur devront apprendre à parler directement aux adhérents des régimes.

Elle ajoute que la mise en place du régime volontaire d’épargne retraite (RVER) offre une formidable occasion d’affaires aux assureurs et aux conseillers financiers, en leur donnant accès aux 90 000 entreprises qui devront se soumettre à la loi dans les prochaines années. « Une fois que nous entrons dans ces PME, nous pouvons faire une analyse des besoins, tant du côté retraite que de celui des assurances collectives. Il y a là une opportunité en or pour le secteur », dit-elle.