La Chambre de la sécurité financière a fait un premier pas pour renouveler son modèle de gouvernance. Son conseil d’administration comptera désormais cinq administrateurs indépendants, soit trois de plus qu’auparavant.Il ne manque plus que le sceau du ministre des Finances du Québec pour approuver le tout, ce qui devrait être fait à la fin de la prochaine session parlementaire, en décembre, peu importe le gouvernement qui sera en place.

Autre changement, ce n’est pas le ministre qui choisira qui sont les administrateurs indépendants. C’est plutôt la Chambre qui proposera cinq noms. Ces administrateurs indépendants pourront être des retraités de l’industrie ou toute personne capable de contribuer à promouvoir les objectifs de la Chambre, tant qu’ils ne sont pas des assujettis.

L’organisme d’autorèglementation a aussi attaqué un chantier plus délicat, soit celui de l’ambigüité posée par le fait qu’elle chapeaute 20 sections régionales. « La mission de la Chambre est la protection du public. C’est quelque chose qui est très mal compris par nos membres et par les associations. On n’a pas résolu ce problème », dit-il.

D’où l’épineuse question de la place des sections au sein de la Chambre, dit son PDG, Luc Labelle. « Il ne faut pas oublier que les associations font deux choses. Une, essentielle et l’autre, importante. La chose essentielle est que les associations rendent les formations plus accessibles aux membres. On le voit dans les régions éloignées, et c’est pourquoi on leur accorde un financement spécial. Quant à la chose importante, elle a trait à tout le réseautage que les associations génèrent, que ce soit par des tournois de golf ou autres », dit-il.

La réflexion sur la place des associations au sein de la Chambre a été lancée en 2011 et un comité bipartite a été créé. « Va-t-on sortir les sections régionales de la Chambre? On ne le sait pas encore et ça ne veut pas dire qu’on va le faire. Il faudra aussi voir si on continuera avec une ou 20 associations, le cas échéant. Nous ne sommes pas pressés à décider et nous n’avons pas de date limite. Il faut de toute façon résoudre la question clé du financement des associations », dit M. Labelle.

Il ajoute que les fonds que la Chambre lève de ses assujettis doivent servir à la protection du public, et non à fournir des services à l’industrie. M. Labelle estime à 400 000 $ le financement des sections régionales.

« C’est là qu’est le débat. Contrairement à une association ou à un institut, un organisme d’autorèglementation a un encadrement beaucoup plus complexe. Par exemple, on ne peut pas fournir de listes de membres aux associations. Si elles étaient autonomes, le corset s’ouvrirait. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont intéressées à nous en parler », dit-il.