La Fédération des courtiers d'assurance indépendants du Québec (FCAIQ) entend travailler sur trois axes de développement en 2010. Il s'agit de la divulgation des liens d'affaires entre courtiers et assureurs, de la mise au point d'un coffre à outils pour ses membres et du suivi de sujets d'intérêts pour le courtage indépendant.C'est qu'a dévoilé l'organisme lors d'une rencontre qui s'est déroulée en marge du Congrès du Regroupement des cabinets de courtage d'assurance du Québec, le 5 novembre dernier. Une quarantaine de courtiers ont assisté à la présentation. Par la suite, en entrevue avec le Journal de l'assurance, Robert Beauchamp, président de la FCAIQ n'a toutefois pas voulu dévoiler quel serait le plan de match de la FCAIQ pour réaliser ces trois objectifs.

« Pour l'instant, ce que nous avons voulu élaborer publiquement, ce sont les grands axes sur lesquels nous allons travailler. La façon dont on va s'y prendre, c'est quelque chose qu'on ne veut pas divulguer ouvertement à ce stade-ci. Il y a des choses qui vont devoir se travailler en arrière-scène et qui vont sortir au moment opportun. Il y aura toutefois beaucoup de belles surprises en 2010 », a-t-il dit en entrevue.

La FCAIQ compte présentement une vingtaine de membres. Un comité décisionnel a été mis en place. En plus de Robert Beauchamp, qui a été nommé président à la demande des membres, le comité est composé de Georges Miron du cabinet J.L. Paillé, Clément Charest d'Assurances PAX, Sylvain Racine, de Racine & Chamberland, et Jean-François Trudel, d'Invessa assurances et services financiers.

La Fédération évalue aussi quelle forme légale elle adoptera. « Est-ce que ce sera sous la forme d'un organisme sans but lucratif ou sous la forme d'une coopérative ? Ça reste à déterminer, mais on veut que la structure légale supporte l'idéologie », dit M. Beauchamp.

La FCAIQ ne s'est pas fixée d'échéancier quant à la formalisation de l'organisme. « Notre premier échéancier est de se pencher sur les priorités. La formalisation est une chose, mais il y a des dossiers sur lesquels on doit absolument s'attarder. Nous sommes une organisation relativement jeune, qui fonctionne sans permanence et donc sur la base de bénévolat. Nos moyens sont limités. Le traitement des priorités, soit les trois grands axes, passera avant la formalisation de l'organisation », précise M. Beauchamp.

La FCAIQ n'a pas non plus établi de budget de fonctionnement, mais compte des fonds, récoltés lors de sa première campagne de souscription auprès de ses membres et auprès des assureurs qui supportent l'organisme. La Fédération entend aussi réaliser une autre vague de sollicitation, dans le but d'en faire un membership annuel.

Urgence d'agir

Devant la quarantaine de courtiers que l'organisme a réunis à Québec, M. Beauchamp a souligné que des changements s'effectuaient dans le réseau de distribution IARD du Québec et qu'il y avait urgence d'agir.

« Le courtage indépendant est en régression depuis 40 ans. C'est un réseau qui a besoin de reprendre des forces, mais qui a encore une représentativité très importante. Il y a un potentiel de développer des outils pour ce réseau. De plus, on ne voit plus de projets visant à soutenir le courtage indépendant. Il n'y en eu qu'un seul au cours des dernières années, soit la Centrale RCCAQ. C'est probablement le plus beau projet qui aurait pu exister. Malheureusement, on est revenu à la case départ encore une fois. Il n'y a donc pas de développement réel qui se fait pour développer le courtage indépendant », dit le président de la FCAIQ.

Autre point qu'a avancé M. Beauchamp : le consommateur est mal informé. Il a aussi précisé cette position en entrevue au Journal de l'assurance.

« Il y a une lacune à ce niveau. On veut faire le lien avec lui et nous avons un plan de communication à cet effet. Le consommateur a une très mauvaise perception de ce qui se passe dans l'industrie. Le client a de la misère à comprendre quel est le bénéfice de faire affaire avec un assureur direct, un courtier indépendant ou un courtier concentré. Le consommateur a aussi beaucoup de difficultés à s'y retrouver. On l'a validé simplement en discutant avec eux et en leur posant de simples questions. On veut leur apporter cet éclaircissement », dit-il.

Trois axes

Pour le moment, la FCAIQ veut s'attarder à la divulgation. « Notre inquiétude, c'est de savoir si la divulgation est vraiment faite. S'il y en a une, est-ce que le client va être content de l'information qu'il recevra ? Est-ce que l'Autorité des marchés financiers fera un suivi adéquat ? On croit aussi que la divulgation doit se faire dans le sens inverse. En tant que courtier indépendant, nous nous devons de dire au consommateur que nous lui offrons un choix », dit M. Beauchamp.

La Fédération veut aussi développer un coffre à outils pour ses membres. Il consistera à mettre en place des solutions financières pour le courtier indépendant et à donner un support à la gestion interne aux cabinets membres de plus petite envergure, qui n'ont pas nécessairement accès à des méthodes de travail poussées.

Dernier axe : suivre les sujets d'intérêts pour le courtage indépendant. La FCAIQ entend consulter ses membres à cet effet et à établir une liste de sujets.

Quant aux cabinets membres, la FCAIQ leur demande leur temps pour travailler des dossiers. « Si un cabinet est intéressé à travailler sur un axe particulier, nous sommes prêts à former des comités », dit M. Beauchamp.