La Financière Manuvie vient de connaitre une belle progression de ses ventes de fonds communs de placement. Cette croissance s’explique par la richesse des solutions qu’elle s’efforce d’offrir aux consommateurs, dit Marianne Harrison, PDG de sa division canadienne. Elle ne cache pas que la gestion de patrimoine est appelée à transformer le visage de son entreprise.« Voilà pourquoi on constate que la gestion de patrimoine prend de plus en plus de place chez nous. Lorsque les gens examinent leur situation financière dans une perspective de planification, et non simplement d’assurance, on parle aussi nécessairement de patrimoine. Cela représente pour nous une importante possibilité de développement », dit-elle.
Elle reconnait que son entreprise n’est encore qu’un tout petit intervenant du marché des fonds communs de placement, dominé par les banques. « Nous y avons beaucoup de débouchés, mais aussi du pain sur la planche. La croissance est toutefois bel et bien là. » Une partie de cette croissance s’explique par le renforcement de sa réputation grâce au solide rendement de certains fonds qui ont accumulé des cotes quatre et cinq étoiles de Morningstar.
Comme Manuvie est une compagnie internationale, elle dispose d’un atout indéniable sur le marché des fonds, ajoute Mme Harrison. « En Asie comme aux États-Unis, nous avons des gens sur place qui investissent en notre nom. Au Canada aussi. Une telle présence à l’international a son importance. Ce n’est pas comme si nous tentions de tout régler à partir du Canada. Les gens que nous avons là-bas connaissent les marchés, ce qui joue en notre faveur », dit-elle.
Cette croissance du côté du marché du patrimoine changera-t-elle le visage de Manuvie? Mme Harrison estime que oui, tout en insistant sur le fait que son entreprise souhaite se doter d’une nouvelle identité de marque. Manuvie peut offrir beaucoup plus que de la simple assurance, insiste-t-elle. « Nous voulons faire croitre l’actif de nos clients par la planification financière et par leur protection. Nous voulons être reconnus à ce titre », dit-elle.
Manuvie, ajoute-t-elle, est désormais à la fois une compagnie d’assurance et une société d’investissement, ses revenus provenant à peu près à parts égales de l’un et de l’autre de ces secteurs. « Pour nous, le meilleur positionnement consisterait probablement à maintenir cet équilibre 50-50. En conséquence, il est primordial de faire savoir au monde que nous sommes plus qu’une simple compagnie d’assurance. »
C’est également ce faisant que Manuvie parviendra à offrir un appui global au réseau de conseillers indépendants, termine-t-elle. Ceux-ci s’attardent souvent à la santé financière globale de leurs clients : « pas seulement à leurs assurances, mais aussi à leur patrimoine. Nous voulons donc être certains de pouvoir être commercialisés par ces conseillers », dit-elle.
Mme Harrison ajoute que Manuvie a pour objectif de continuer d’étendre son réseau indépendant, notamment par l’entremise des agents généraux et des comptes nationaux. Elle souhaite aussi aider les conseillers à vendre à la fois de l’assurance et des produits de gestion de patrimoine.
« Les conseillers ne veulent pas perdre des clients à l’un de leurs concurrents parce que celui-ci offre du service des deux côtés. Nous voulons regarder comment on peut aider les conseillers à étendre leur pratique pour qu’ils puissent servir leurs clients d’une manière plus holistique », dit-elle. Manuvie bâtit sa stratégie à cet effet, mais Mme Harrison affirme que l’assureur offrira de la formation et du soutien aux ventes aux conseillers qui en auront besoin.