N'ayant pas obtenu des résultats à la hauteur de ses attentes au cours des dernières années, La Missisquoi, un filiale du Groupe Economical entend lancer de nouveaux produits au cours des prochaines années. L'assureur veut toutefois renouerle chemin de la rentabilité et entend faire ses devoirs pour y arriver.Selon les données récoltées par la firme MSA Research, le volume total des primes directes souscrites de La Missisquoi au Québec est passé de 166,7 millions de dollars (M$) en 2006, à 148 M$ en 2007, pour aboutir à 136,4 M$ en 2008. La Missisquoi a aussi enregistré une perte technique de 14,6 M$ en 2008.

« En 2008, comme au début de 2009, on a été frappé par plus de sinistres majeurs que ce qu'on aurait dû avoir. On est train de regarder si c'est de la malchance ou un problème au plan de la souscription », explique Pierre Fontaine, vice-président développement des affaires et marketing de La Missisquoi.

Trois grands axes sont priorisés cette année, explique M. Fontaine : améliorer la rentabilité par segment d'affaires, augmenter le volume en assurance automobile et optimiser les activités.

Le vice-président estime que certaines décisions prises dans le passé ont causé une perte significative du volume des primes. « L'intégration de la cote de crédit du client lors du renouvellement des polices a causé des divergences dans la tarification et ça a été un défi important pour les courtiers », dit-il.

M. Fontaine explique que si les primes baissaient de 20 %, par exemple, les revenus de la compagnie en souffraient. Toutefois, si les primes augmentaient de 20 %, le client ne renouvelait pas et allait voir ailleurs. « On s'est attaqué à la révision de cet élément », dit-il.

M. Fontaine ajoute que le portefeuille de la compagnie est surreprésenté en assurance des biens. « Les coûts reliés aux sinistres dans cette catégorie ont été très importants en 2008. Comme notre volume d'affaire dans ce segment est plus élevé que la moyenne de l'industrie, ça nous a beaucoup affectés », dit-il. C'est pourquoi La Missisquoi veut augmenter le poids en assurance automobile dans son portefeuille, ajoute le vice-président.

Afin d'augmenter l'efficacité de ses activités, l'assureur est en train d'améliorer sa plateforme technologique. « Nous avions identifié des lacunes. Depuis le début de l'année, nous faisons des améliorations presque à tous les mois », précise M. Fontaine. La Missisquoi peut aussi compter sur le soutien de la société-mère Economical pour cette mise à niveau.

Autre point : l'intégration du portefeuille de La Fédération au Québec dans celui de La Missisquoi. « C'est complété depuis fin mars 2009. » Alors que La Fédération poursuit ses activités à l'extérieur du Québec, M. Fontaine dit que ce nom pourrait servir ici pour des projets futurs. « On la garde comme entité dormante. Le nom pourrait servir pour du branding. » Pourquoi cette intégration? Le vice-président dit qu'elle sert à réduire la lourdeur administrative, faciliter la gestion et augmenter l'efficacité.

La Missisquoi compte aussi lancer un produit d'assurance agricole bientôt. « Si ce n'est pas cette année, ce pourrait être au début de l'année prochaine », affirme M. Fontaine. Il explique que Waterloo, une autre filiale d'Economical, a développé une bonne compétence dans ce domaine à l'extérieur du Québec. « C'est quelque chose qui est relativement facile à importer ici et c'est le genre de produits de créneau qu'on veut définitivement développer », dit-il.

M. Fontaine révèle aussi qu'il y a d'autres projets dans le collimateur, mais il préfère attendre avant de les divulguer. C'est que le développement de nouveaux produits n'est pas la priorité absolue en 2009. « On doit commencer par faire nos devoirs, c'est-à-dire de s'assurer que le fondement de l'organisation est excessivement solide et que le lien privilégié avec nos cabinets est préservé. C'est la première urgence », affirme-t-il.