Les taux d’intérêt historiquement bas qui font mal aux assureurs européens continueront à faire pression, prévoit la firme de notation Standard & Poor’s (S&P). La politique monétaire accommodante prolongée jusqu’à au moins 2020 par la Banque centrale européenne et l’assouplissement macroéconomique sont en cause.

« Compte tenu des niveaux de garantie déjà relativement faibles, les assureurs disposent de peu de marge de manœuvre pour réduire les taux de garantie sans nuire à leur compétitivité », explique la firme de notation.

Cette dernière ajoute que pour stimuler une rentabilité à court terme, les équipes de gestions pourraient modifier la répartition des actifs. « Cela aiderait les assureurs à rester à flot, mais pourrait comporter d’autres risques importants, comme la volatilité des prix des actifs, l’exposition aux devises ou le risque de liquidité », ajoute S&P. La firme mentionne que les assureurs doivent rester à l’affut, car certains changements sont déjà en cours.

Les assureurs vie déjà touchés

Les assureurs vie européens sont particulièrement touchés par les mesures de la Banque centrale. Celles-ci accentuent le risque des écarts négatifs entre les rendements des investissements et le taux directeur garanti.

« La Banque centrale européenne va retarder les hausses des taux et prolonger son programme d’assouplissement quantitatif. Elle continuera également de réinvestir dans son programme d’achat d’actifs. Un troisième cycle d’opérations de refinancement à plus long terme est également attendu », mentionne la firme de notation. De sorte qu’il sera possible de maintenir les taux d’intérêt et les rendements d’investissements à long terme.

La firme S&P juge qu’il est « extrêmement important que les assureurs de dommages continuent de se concentrer sur la rentabilité de leurs activités de souscription dans le contexte actuel, où les ratios combinés moyens (pertes et charges) ont été élevés en Europe, ces dernières années. Les assureurs européens ont déjà une solvabilité règlementaire et des fonds propres robustes », conclut la firme de notation S&P.