Solution de plus en plus populaire auprès des assureurs, la signature électronique présente bien des avantages pour les courtiers comme pour les clients.« La signature électronique, c’est un processus que nous sommes les premiers à utiliser dans le domaine du financement des primes d’assurance. Ça permet au courtier de générer un contrat numérique à partir du site Web : il n’a qu’à cliquer sur un contrat numérique et à le sceller dans le coffre-fort virtuel. Il l’envoie ensuite à son client, qui le lui retourne à son tour. Le tout fait office de signature. Comme cette transaction électronique est reliée à l’adresse IP de l’ordinateur, le courtier n’a pas besoin de signature en tant que telle, mais du nom du client », a expliqué Annie Lecavalier, gestionnaire de comptes majeurs chez Primaco, en entrevue au Journal de l’assurance.

La transmission de documents est tout à fait sécuritaire, selon elle, bien que la transmission d’information ait lieu par courriel. « Chaque usager a son propre mot de passe. L’assuré reçoit un courriel avec le formulaire et la marche à suivre pour le contrat numérique. Il entre ses informations bancaires et appose sa signature », précise Mme Lecavalier.

Amélioration des échanges


La signature électronique permet une augmentation de la précision des échanges, selon Catherine Smola, PDG du Centre d’étude de la pratique d’assurance (CSIO). « Ce qui est merveilleux, c’est que le courtier peut envoyer la proposition de manière électronique. Le client la signe, puis le courtier peut savoir, quand il regarde la souscription, quand le client a signé, car elle est horodatée », indique Mme Smola.

 

Le but ultime de la signature électronique est, d’une part, de permettre le passage vers un environnement sans papier et, d’autre part, de réduire les délais de transmissions des documents entre les partis. « Pour un courtier, c’est une énorme économie de temps. Ça rend le tout accessible chaque jour de l’année, peu importe l’heure », explique Annie Lecavalier.

«C’est une transaction sans faille pour le consommateur et le courtier, car il n’y a pas d’allers-retours; de plus, les interactions entre le courtier et le consommateur s’en trouvent facilitées, surtout dans le cas ou l’un ou l’autre aurait des questions », croit Catherine Smola.

L’idée de l’interaction sans papier est aussi alléchante pour le consommateur. « Pas besoin d’imprimer les documents pour tout signer, il peut seulement regarder sur sa tablette ou son téléphone et régler le tout en une seule visite », indique la PDG du CSIO.

La facilité d’accès permet de gagner du temps sur tous les plans. « On peut y accéder sur une plateforme Android, un iPhone, un iPad ou un ordinateur portable. Cette disponibilité peut devenir un argument de vente pour la signature électronique. Par exemple, pour un usager qui se trouve chez un concessionnaire automobile et qui veut partir sur le champ avec la voiture, la signature électronique pourrait s’avérer la solution idéale : il n’a qu’à envoyer ses infos bancaires pour recevoir ses calendriers de versements, et c’est réglé », dit Mme Lecavalier.

Catherine Smola estime à 5 % le nombre de courtiers canadiens qui ont recours à la signature électronique. « Ça commence à devenir beaucoup plus populaire mais, au CSIO, nous en sommes encore aux débuts, alors les chiffres sont peu élevés. On voulait être certains d’avoir fait nos recherches avant que les courtiers se mettent à l’utiliser à grande échelle », estime Catherine Smola.

Pour Annie Lecavalier, le processus se fait aussi graduellement. « Le fait qu’on soit les premiers, que ce soit innovateur, ça fait qu’on n’a pas trop établi de chiffres. C’est un travail de longue haleine, il faut convaincre les courtiers », dit-elle.

Chez Primaco, le produit est d’ailleurs encore en phase de lancement, et les plus gros cabinets ne sont embarqués dans le bateau que récemment. Selon Mme Lecavalier, la méthode traditionnelle n’est pas en voie de disparition en ce moment. « Imprimer, télécopier, signer, prend habituellement quelques jours, voire une semaine, mais on ne retire pas la méthode traditionnelle. »

Un aspect légal non négligeable


À la suite de recherches, le CSIO s’est rendu compte que les signatures électroniques ouvraient des failles légales. L’entreprise a donc lancé un examen juridique à l’automne 2013 pour jeter un éclairage plus juste sur les tenants et les aboutissants de la signature électronique. « Nous avions découvert que les signatures électroniques n’étaient pas légales parce qu’on avait besoin d’une signature «mouilIée»; finalement, nous nous sommes assurés que tout soit légal pour que la signature électronique soit utilisée », indique Catherine Smola. Selon le rapport produit par la firme Fasken Martineau DuMoulin LLP, la signature électronique serait même plus sécuritaire qu’une signature encrée sur papier. Le CSIO fournit sur son site Web, depuis le 21 juillet dernier, une liste recensant les différents fournisseurs de signatures électroniques au Canada. Les fournisseurs sont évalués selon la conformité législative et règlementaire, l’efficacité du flux de travail et de l’expérience utilisateur ainsi que sur la tarification et l’assistance.