La solvabilité des assureurs vie canadiens est bonne, affirme pour sa part A. M. Best dans son rapport spécial en assurance publié le 5 septembre. Elle y précise que les assureurs accumulent les bénéfices, évoluent dans un environnement réglementaire sain et bénéficient d’une économie stable. Leurs réserves sont proportionnelles aux risques qu’ils prennent. Enfin, les assureurs vie canadiens se montrent prudents dans leur gestion des risques.

A.M. Best observe que la plupart des assureurs canadiens maintiennent des réserves suffisantes. Le ratio de ces réserves, le montant minimum permanent requis pour le capital et l’excédent (MMPRCE), pourrait diminuer quelque peu en raison de l’implantation des nouvelles normes comptables. La firme de notation ne s’attend pas à ce que cette baisse entraine des inconvénients majeurs.

La firme de notation invite toutefois l’industrie de l’assurance de personnes à ne pas prendre cette perspective pour acquis. Les bas taux d’intérêt et le spectre d’une récession américaine pourraient en effet changer la donne. La firme de notation ajoute la volatilité, l’endettement des canadiens et la baisse de la demande pour des produits de protection au chapitre des facteurs aggravants. A. M. Best croit aussi que le risque de contagion en provenance de l’économie mondiale, notamment la dette européenne, est le plus grave auquel l’industrie aura à faire face à court terme.

Dans l’ensemble, la firme de notation perçoit le marché canadien comme mature et fortement concentré entre les mains de quelques joueurs, tant à l’égard des assureurs que des réassureurs vie. Elle croit toutefois que les assureurs de niches sont en mesure de tirer leur épingle du jeu. Ils peuvent se concentrer sur les plus petits clients avec des produits plus personnalisés.

La croissance de l’industrie sera par ailleurs favorisée par l’arrivée imminente des régimes volontaires de retraite. Cette ouverture au secteur privé et les tendances démographiques inciteront les assureurs canadiens à mettre l’accent sur les produits de retraites. Actuellement, 70 % des régimes de retraite canadiens sont administrés par des assureurs, note A. M. Best.

Ces tendances favoriseront aussi les produits individuels comme les rentes, les fonds distincts, la vie universelle et les fonds communs, croit la firme de notation. Les fonds communs effectuent d’ailleurs une remontée dans les ventes des assureurs par rapport aux fonds distincts, note A. M. Best. Dans ses états financiers, Manuvie dit d’ailleurs cibler les fonds communs pour la croissance mais pas les fonds distincts.

Selon la firme, les assureurs tendent à préférer ces fonds aux fonds distincts puisqu’ils sont moins exigeants en termes de réserves. Dans leurs activités canadiennes, les assureurs tendent en effet à viser des créneaux moins affectés par la volatilité et les bas taux d’intérêt. Ils se concentrent sur des produits dont ils pourront fixer les prix de manière flexible et qui seront moins gourmands en capital.

En ce qui touche les fonds distincts, A.M. Best s’attend à ce que ces produits deviennent plus conservateurs en raison des exigences de capital. Le Bureau du surintendant des institutions financières a accru celles-ci depuis le 1er janvier 2012.

Les produits de santé constituent une autre avenue de croissance importante pour les assureurs, estime A.M. Best. L’assurance-crédit a pour sa part été favorisée par un rebond dans les prêts autos en 2010.