La télématique connait du succès chez Intact Corporation financière. Au point tel que 40 % des nouvelles affaires qui entrent chez l’assureur passe par celle-ci. Intact Corporation financière a deux grands chantiers en cours : investir dans son image de marque et négocier sa présence digitale. « On pense que pour se démarquer dans le futur, il faut absolument investir dans ses deux choses. Il faut se préparer à l’arrivée de concurrents extérieurs et de grandes marques dans le marché », a dit Louis Gagnon, président, service et distribution, d’Intact Corporation financière, en entrevue au Journal de l’assurance.

Intact a réduit ses images de marque autour d’Intact Assurance dans le courtage et de belairdirect en distribution directe. « On y gagne plus d’efficacité markéting. On a aussi augmenté nos dépenses en publicité dans le but de devenir la référence au Canada. On veut que les gens sachent que ces marques existent et qu’il y a une qualité autour de celles-ci », dit-il.

Côté technologie, l’expérience client est le volet essentiel, affirme M. Gagnon. « Les sites et les outils que l’on offre doivent être aussi performants que les autres, pas seulement en assurance. C’est pourquoi nous avons regroupé tous nos experts au sein d’Intact Lab pour offrir une expérience numérique hors de l’ordinaire. Nous avons lancé le processus de soumission rapide en janvier chez belairdirect. Ça suivra très bientôt pour le courtage », a-t-il révélé.

L’expérience numérique ne doit pas passer uniquement par le site Web, ajoute-t-il. « Il faut nos sites soient responsive, car de plus en plus de gens traitent par leurs téléphones intelligents et tablettes. Il faut s’assurer que l’expérience client soit hors pair. On déploie beaucoup de ressources et des montants d’argent importants en ce sens », dit M. Gagnon.

500 000 leads dans le courtage; 100 000 clients en télématique

Le courtage n’est pas en reste. Intact s’attend à générer plus 500 000 leads au sein du réseau en 2015 à travers le pays. Il n’en fournissait pas en 2011. En 2013, il en avait fourni environ 250 000.

« Nos sites sont plus attrayants et plus efficaces. Investir dans la marque a créé du trafic. Avant 2011, nos résultats Web étaient limités, car nous faisions peu de publicité et nos sites n’étaient pas disponibles dans toutes les provinces. On a un plus grand potentiel maintenant. Nous avons établi des stratégies pour que les courtiers puissent répondre. Si jamais, ils ne peuvent pas, un centre d’appel prend le tout en charge pour que le lead soit redirigé vers un courtier », dit M. Gagnon.

Quant à la télématique, ce sont dorénavant plus de 100 000 clients d’Intact Assurance et de belairdirect qui y ont recours. À la fin de 2014, la télématique représentait 21 % des nouvelles affaires d’Intact en assurance automobile. Six mois plus tard, ce taux est de 40 %.

« La télématique prend vraiment de l’importance. On va continuer à l’utiliser. En assurance habitation, les changements climatiques et les sinistres reliés à l’eau demeurent préoccupants. Si des outils semblables à la télématique pouvaient nous aider à mieux comprendre les habitudes et les comportements des gens, c’est évident qu’on y aurait un intérêt. Chez Intact Lab et dans nos équipes de recherche et développement, on regarde comment on pourrait aborder le tout. Nous n’avons toutefois rien à annoncer en ce sens pour le moment », dit M. Gagnon.

Solutions de financement

Intact continuera aussi à financer des cabinets de courtage. L’opération est d’ailleurs profitable pour l’assureur. En 2015, Intact dit s’attendre à générer un profit de distribution de 100 M$ grâce à ces opérations, 50 M$ provenant de ses investissements dans BrokerLink et 50 M$ des autres cabinets que l’assureur finance. « Nous sommes prêts à aider les courtiers dans la planification de leur succession, mais aussi à les soutenir pour réaliser une acquisition. S’ils veulent retirer une partie de leur équité, nous prenons des participations et faisons des prêts », dit-il.

Intact a d’ailleurs mesuré le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (BAIIDA, aussi connu sous son acronyme anglais EBITDA) de ces opérations. En 2012, il était de 17 %. Il est passé à 18 % en 2013 à 20 % en 2014. L’assureur s’attend à ce qu’il soit de 21 % en 2015. Le volume de primes des cabinets de courtage faisant fait appel aux solutions de financement d’Intact est de 2 milliards de dollars (G$), dont la moitié provient de BrokerLink.

Atteindre 10 G$ de volume rapidement

Intact s’est aussi fixé un objectif ambitieux pour le futur : atteindre un volume de primes de 10 G$ rapidement. Intact compte aussi doubler son volume en distribution directe, tout comme celui de BrokerLink.

« Dans une organisation comme la nôtre, on doit se donner des objectifs ambitieux. Quand nos employés retournent à leurs bureaux, ils doivent avoir une vision d’où on veut aller. En investissant dans belairdirect, on veut que ça rapporte. On se croit capable de doubler cette partie. On se donne ainsi des objectifs internes qui vont nous aiguiller au niveau de la marque. C’est aussi dans cette même veine que nous testions des outils technologiques que nous pourrons appliquer à une grande masse », dit-il.