Pour Robert Bournival, abolir la règle des 20 % marquera la fin du courtage indépendant. Et il refuse de signer quoi que ce soit qui irait dans ce sens, a-t-il affirmé en entrevue au Journal de l’assurance.

Il invite les courtiers indépendants à faire de même. Et s’il voit un intérêt de leur part, il est prêt à aller cogner aux portes des députés et des fonctionnaires du gouvernement pour faire entendre son message.

Il a d’ailleurs lui-même demandé au Journal de l’assurance de lui accorder une entrevue pour discuter du sujet. Il souligne aussi que des courtiers lui ont demandé de rencontrer le Journal, ne voulant pas le faire eux-mêmes, par peur de représailles.

« Les 20 % actuels sont suffisants »

M. Bournival prend d’ailleurs position à titre d’agent libre. Il n’a plus de lien d’emploi avec Deslauriers + Associés depuis le 1er juin. Il y œuvre encore à titre de consultant à raison de trois jours par semaine. Il offrira aussi ses services de consultant à d’autres cabinets indépendants qui sentiraient le besoin de faire appel à lui.

Il dit avoir confiance en l’avenir du courtage. « Contrairement à ce qu’Intact et l’Alliance véhiculent, nous n’avons pas besoin de plus d’implication des assureurs dans l’actionnariat. Les 20 % actuels sont suffisants pour assurer la pérennité du réseau, tout en gardant l’indépendance des courtiers avec le seuil des 50 % d’actions avec droit de vote et les prêts qu’il est possible d’obtenir. Selon moi, aucun des cabinets de l’Alliance n’a jamais eu à se soucier du financement pour quelque projet que ce soit. »

Un avantage pour un seul assureur

Et pour M. Bournival, la proposition d’abolir la règle des 20 % n’est pas bonne pour le courtage. « Elle n’avantage qu’un seul assureur. Elle entraine de nombreux risques pour le réseau. Notamment par la diminution de la valeur des cabinets qui s’ensuivra, mais aussi par le renforcement d’un consolidateur de très grande envergure. Il est trop facile pour un fournisseur dominant comme Intact de profiter de sa position pour faire valoir une proposition qui va contre l’intérêt des courtiers. Quand un petit cabinet se fait appeler par son plus gros fournisseur, c’est difficile de dire non. »

« Un cabinet qui appartient à 100 % à un assureur est un direct »

Il ajoute qu’un courtier doit être capable d’offrir un choix et un conseil impartial pour son client. « Un cabinet qui appartient à 100 % à un assureur ne peut être un courtier. C’est un direct ! Le conseil aura encore sa place dans le futur. Des gens voudront encore se faire aider pour choisir leurs protections d’assurance », dit-il.

FlashFinance.ca, une publication-sœur du Journal de l’assurance, publiera d’autres propos de M. Bournival dans son édition de lundi. L’édition imprimée de juin-juillet du Journal de l’assurance, qui sera disponible vers le 27 juin, publiera un dossier sur le débat entourant la règle des 20 %.