L’industrie des fonds d’investissement a connu une forte croissance au Québec et sa contribution à l’économie québécoise s’intensifie, a révélé une étude de l’Institut du Québec rendue publique en juin, et dont le Journal de l’assurance a obtenu copie.

Selon l’étude intitulée Le secteur québécois des fonds communs de placement, Analyse de l’empreinte économique, l’actif des fonds d’investissement a plus que doublé au Québec en 10 ans. Une croissance qui survient « malgré la crise financière de 2008-2009 », précisent les chercheurs de l’Institut du Québec (IDQ). Le Conference Board du Canada (CBdC) et HEC Montréal se sont associés pour créer cet institut.

Les chercheurs ont déterminé que l’actif québécois des fonds d’investissement est passé de 81,4 milliards de dollars (G$) en 2004 à 180,5 G$ en 2013. Cet actif a crû annuellement de 9,3 % durant cette période.

L’étude englobe les fonds négociés en bourse (FNB) sans spécifier la part respective des deux types de produits. Des données d’Investors Economics fournies par le Conseil des fonds d’investissement du Québec (CFIQ) en disent toutefois davantage. L’actif des FNB a atteint 13,6 G$ en 2014 par rapport à 11 G$ en 2013, révèle la firme de recherche. Il s’agit d’une croissance de plus de 23 %.

En comparaison, l’actif des fonds communs a crû de 16 % durant cette période, passant de 170 G$ en 2013 à 197 G$ en 2014, toujours selon Investors Economics. Le rythme de croissance de l’ensemble des fonds d’investissement au Québec est similaire à celui du Canada et particulièrement l’Ontario, a aussi révélé l’Institut. Les actifs québécois demeurent toutefois largement inférieurs à ceux de l’Ontario. Selon l’étude, l’actif sous gestion des fonds communs y a atteint 489,4 G$ en 2013.

Les régimes à prestations déterminées en retrait

L’étude attribue entre autres la popularité des fonds d’investissement au vieillissement de la population et au transfert du fardeau de la retraite vers les particuliers. Tendance lourde de ce transfert, les régimes à prestations déterminées cèdent de plus en plus de terrain aux régimes à cotisations déterminées.

« Une population vieillissante comme celle du Québec, qui verra son ratio de travailleur par retraité passer de plus de 7 dans les années 1970 à tout près de 2 dans une vingtaine d’années, se doit d’avoir une épargne suffisante pour financer une retraite qui répond à ses attentes », peut-on lire dans le rapport.

Selon l’étude de l’Institut, le secteur des fonds d’investissement employait directement 9 129 personnes en 2013, contre seulement 5 747 en 2009, soit une augmentation de 59 %. À chacun de ces emplois directs s’ajoutait en 2013 un emploi indirectement lié au secteur, tels les services juridiques et comptables, pour un total de 18 211.

Toujours en 2013, le secteur des fonds communs et négociés en bourse a apporté directement 861 millions de dollars (M$) à l’économie du Québec. Au total, l’activité dans ce secteur a fait augmenter le revenu personnel des ménages au Québec de 1,4 G$. Il a fait augmenter les bénéfices des entreprises de 235 M$ et les recettes du gouvernement provincial de 435 M$.

Ce que les chercheurs de l’Institut qualifie d’empreinte économique du secteur sur le Québec a atteint en termes de PIB réel 1,8 G$ en 2013, révèle l’étude. Cette empreinte inclut les effets directs, indirects et induits que produit ce secteur.

L’empreinte économique des fonds d’investissement représente 0,5 % des activités économiques totales du Québec et croit rapidement. « Au cours des dix dernières années, l’activité économique liée aux fonds communs de placement a connu une croissance plus rapide que celle de l’ensemble de l’économie, tant au Québec que dans l’ensemble du Canada », signale le document.