Selon le dernier rapport annuel sur les institutions financières émis par l’Autorité des marchés financiers, les produits d’assurance vie entière comportent un autre risque important pour les assureurs : le risque de déchéance, qui correspond au changement de valeur de la police qui fait suite à un taux d’abandon différent du taux prévu.

Les polices « fondées sur les déchéances » ont la particularité de générer un gain pour l’assureur en cas de hausse des taux de déchéance. Comme l’assureur a établi sa tarification en tenant pour acquis qu’un certain nombre de titulaires se départiront de leur police, il en résulte qu’un taux de déchéance plus faible qu’anticipé a pour effet de réduire la rentabilité de ces produits.

Or, l’expérience récente pour cette gamme de produits montre des taux de déchéance aux durées avancées qui sont inférieurs à ceux prévus par les assureurs dans l’établissement de leur passif actuariel. Ce phénomène peut notamment s’expliquer par le niveau limité de l’expérience disponible pour ces produits ainsi que par les hausses tarifaires récentes, lesquelles font suite aux baisses de taux d’intérêt long terme.

En effet, les hausses tarifaires observées ont eu un effet dissuasif sur le remplacement de polices, réduisant du coup les taux de déchéance. Étant donné que ces produits ont été développés au cours des années 80, l’expérience observée à ce jour est limitée pour les taux de déchéance aux durées avancées, ce qui a pour effet d’augmenter l’incertitude de réalisation des hypothèses retenues dans l’évaluation du passif actuariel, selon l’Autorité des marchés financiers.

Compte tenu de la part non négligeable que les produits fondés sur les déchéances représentent sur le passif des polices des assureurs, l’Autorité considère qu’il s’agit là d’un facteur de risque devant continuer à faire l’objet d’un suivi.