Alors que ce sont finalement plus de 330 mémoires qui ont été déposés dans le cadre de la consultation sur le Rapport d’application de la Loi 188, le Conseil des professionnels en services financiers du Québec (CDPSF) déplore « le spectacle de cette course folle aux intérêts particuliers ».

Dans un communiqué, le CDPSF affirme en effet que cette consultation ne fait que générer plus de confusion pour le public épargnant. Elle desservirait aussi grandement l’image des professionnels qui travaillent dans l’industrie des services financiers.

« Il est urgent de mettre fin à ce spectacle de tirage de couvertes en public. Je doute que les clients de nos professionnels trouvent cela très édifiant », déclare notamment Mario Grégoire, le président du Conseil.

Le Conseil note que certains joueurs de l’industrie réclament l’abolition de la Chambre de la sécurité financière (CSF). D’autres joueurs prôneraient la réduction des coûts d’encadrement sur la base d’une prise en charge complète de l’industrie par l’Autorité des marchés financiers (AMF). D’autres encore, des joueurs nationaux, prôneraient la reconnaissance d’organismes pancanadiens, cette fois-ci pour les besoins d’une harmonisation d’un océan à l’autre.

Le CDPSF déplore l’attitude de ceux qui demandent plutôt la création d’un ordre professionnel, « ce qui leur permettra, au passage, d’émanciper leur mission au-delà d’une sphère réduite de l’industrie qu’ils occupent en ce moment », peut-on lire dans le communiqué.

Enfin, le Conseil rappelle que, peu importe sous quel angle on analyse la question, l’encadrement combiné de la CSF et de l’AMF constitue un ordre professionnel de facto.

« Si l’industrie n’arrive pas à se coordonner dans le cadre de la présente réforme de la loi 188, elle fait face à une possible déprofessionnalisation de l’industrie. Tout le monde y perdra. D’ailleurs, même s’ils travaillent au sein d’une grande institution financière, les professionnels qui pensent que la perte de leur statut de professionnel n’aura pas d’impact négatif pour eux se trompent grandement. Il s’agirait là d’un recul historique pour l’ensemble de l’industrie », dit encore le CDPF.

S’il convient que les gens ont des doléances légitimes qui doivent être entendues, le président du CDPSF exhorte le ministre Leitão à fournir l’outil nécessaire à la concertation afin de dégager un consensus industriel.

« Compte tenu des circonstances, le Conseil s’attend à un appel de Québec sous peu », conclu M. Grégoire.