L’acquisition de La Citadelle assurances générales par AXA Canada en novembre dernier entraînera la disparition du nom de l’industrie de l’assurance en 2006.

La nouvelle a été confirmée par le président du conseil d’AXA Canada, Jean-Denis Talon.

La Citadelle constitue l’actif principal de la filiale canadienne de la société suisse Groupe Winterthur. Le président et chef de la direction de La Citadelle, Bill Breckles, signale que l’acquisition a été entérinée en Europe, entre Winterthur en Suisse et AXA à Paris. En vendant l’assureur, Winterthur signe la dernière étape de son retrait du Canada, après la vente de L’Unique à La Capitale à l’automne 2004.

La transaction met fin, selon M. Talon, à près de cinq mois de négociations suivies entre les deux parties. Il se réjouit d’autant plus qu’AXA cherchait depuis longtemps à augmenter sa présence hors-Québec.

Le président du conseil d’AXA explique que La Citadelle est un joueur important en assurance de dommages aux entreprises et en assurance collective dans le reste du Canada, dont en Ontario, alors qu’il est moins présent en assurance de dommages aux particuliers et en assurance individuelle.

De son côté, AXA est un acteur majeur en assurance de dommages aux particuliers au pays, notamment au Québec. Il exerce aussi des activités d’assurance vie individuelle, toutefois modestes à l’échelle canadienne. « Ça nous donne une chance d’être dans toutes les provinces où nous ne nous trouvions pas. Ce mariage va créer, pour AXA, un portefeuille bien équilibré », rapporte le président du conseil.

Le président et chef de la direction d’AXA Canada, Jean-François Blais a effectué une tournée intensive dans tous les bureaux canadiens de La Citadelle au début de décembre, afin d’informer les employés des retombées de la transaction.

Une fois obtenue l’approbation des autorités réglementaires, le chiffre d’affaires d’AXA, avec cette acquisition, atteindra 1,6 milliard de dollars. La Citadelle compte des bureaux à Montréal, Québec, Toronto, Vancouver et Halifax. AXA amorce une période d’intégration et garde, pour l’heure, tous les bureaux canadiens ouverts. « La Citadelle demeure présente dans toutes les villes jusqu’à nouvel ordre », confirme la directrice des communications, Lise Allard.

Le chiffre d’affaires de la compagnie acquise sera progressivement fondu dans chaque entité légale d’AXA au pays. Les volets hors-Québec d’AXA comportent des chartes fédérales alors qu’AXA possède, au Québec, une double charte provinciale pour pouvoir offrir à la fois de l’assurance vie et de l’assurance de dommages.

Quant à savoir si des suppressions d’emplois sont à prévoir, M. Talon a d’abord avancé qu’il pourrait y avoir une certaine rationalisation. Du même souffle, il a toutefois estimé que l’expertise des employés de La Citadelle sera très précieuse au cours des prochains mois. « Nous avons besoin de tous ces gens-là et nous souhaitons conserver le plus grand nombre d’entre eux. De plus, l’industrie souffre déjà de problèmes de recrutement », précise-t-il.

M. Breckles est d’avis que la vague de consolidation ne fait que commencer et que d’autres transactions sont à prévoir dans l’industrie. Il avance que cette orientation apportera plus de stabilité au marché.