Pat Durepos et Greg Purdy sont formels : le développement du portail du CEPA a freiné le développement du courtage d’assurance de dommages.

Deux dirigeants qui refusent de croise en une solution technologique uniforme pour l’industrie. Ces derniers font l’apologie de la concurrence et des forces du marché, dans un univers où la norme XML a sonné le glas d’un portail d’industrie qui aurait eu le monopole de la transmission de données entre assureurs et cabinets.

En jetant un regard sur le passé, ces deux dirigeants constatent que le portail était devenu l’obstacle qui empêchait l’industrie de l’assurance par courtage de se mettre au diapason des autres secteurs industriels en matière de commerce électronique. Ainsi, on voit des secteurs qui transigent par de multiples réseaux : internet, de point à point, en lots, etc.

Le portail a créé un objectif illusoire : l’avenir du courtage passe par une solution unique qui appartient à ses utilisateurs. Le portail est devenu un combat politique, soutiennent les deux présidents.

« L’industrie de l’assurance a mobilisé temps et énergie pour accoucher d’un portail qui ne faisait qu’imiter la tarification comparative déjà offerte par le secteur privé, commente Pat Durepos. Les gens du CEPA avaient peut-être pour objectif d’offrir des tarifs garantis en temps réels, mais ils ont pris beaucoup trop de temps à lancer le portail. Et leur technologie est devenue obsolète. »

Pendant que le CEPA se débattait avec des problèmes techniques et multipliait des retards dévastateurs, les sociétés comme Applied Systems et Keal Technologies poursuivaient discrètement le développement de leurs propres plateformes. « Nous l’avons fait derrière des portes closes pour ne pas indisposer les assureurs, tellement le dossier du portail était politisé, affirme Pat Durepos. Cette situation a compliqué notre vie, car nous avions de la difficulté à prouver aux assureurs que nos nouvelles fonctionnalités livraient la marchandise alors que le CEPA s’était empêtré dans une technologie qui connaissait des ratés. »

« Finalement, l’abandon du portail est une bonne nouvelle pour le CEPA, poursuit M. Durepos. Cet organisme va se concentrer sur sa mission première : définir des normes communes à l’industrie. »

Selon Greg Purdy, l’échec du portail est celui de toute l’industrie. « Tout le monde a sa responsabilité dans cette affaire, que vous soyez un courtier, un assureur ou une firme technologique comme la nôtre, dit-il. Le portail constituait tout de même un engagement collectif. »

MM. Purdy et Durepos soulignent que le CEPA a fait appel à des fournisseurs technologiques externes à l’industrie pour développer son portail. Ces firmes ne connaissent pas intimement les processus d’affaires du courtage d’assurance. « On a négligé d’impliquer les fournisseurs de systèmes dans le développement du portail, disent-ils. Alors que l’industrie payait des fournisseurs externes pour une solution dépassée, elle se coupait de notre expertise. Nous avons finalement gagné notre place à la table où se prenaient lles décisions, mais c’était déjà trop tard. Durant tout ce temps, nous devions financer seuls nos propres développements technologiques. »

« La plus grande difficulté pour le CEPA fut de définir clairement, aux yeux des utilisateurs futurs, la valeur ajoutée que représentait le portail, analyse Greg Purdy. Le portail n’éliminait pas les redondances, ne simplifiait pas les processus d’affaires et ne diminuait pas les coûts. »