Passées sous silence depuis le début de la crise, les stratégies de prêt levier permettent pourtant de propulser les objectifs de revenu à la retraite à des degrés insoupçonnés, soutient le consultant financier Talbot Stevens.

M. Stevens est spécialiste de ce qu’il appelle « l’utilisation responsable de l’effet de levier ». Auteur de différents ouvrages sur ce sujet, il estime que l’investisseur peut utiliser son remboursement d’impôt pour financer un prêt REER plutôt que le dépenser pour un voyage. Il accélérera ainsi l’atteinte de ses objectifs de revenu à la retraite. Il devra par contre utiliser son remboursement d’impôt pour acquitter son emprunt sur-le-champ.

Or, le levier financier n’a pas bonne presse depuis 2008, convient M. Stevens. « Les investisseurs ont appris les dures leçons de la crise. L’environnement est plus sécuritaire maintenant. Les régulateurs ont délimité plus clairement le domaine des prêts à l’investissement. »

Malgré la crise, il maintient son point de vue d’avant-crise. Selon lui, l’investisseur qui réinvestit son remboursement d’impôt REER obtiendra à terme 40 % de plus que ce qu’il avait prévu accumuler à terme, a-t-il dit en entrevue au Journal de l’assurance. Cette arithmétique s’applique à la tranche des revenus imposables à 40 %.
Mais il y a encore mieux à faire. Celui qui emprunte en fin de saison REER pour maximiser sa contribution pourra augmenter son revenu de retraite de 25 % à 85 %, dit M. Stevens. Il s’agit pour cela de contribuer le plein montant avant impôt de ce que nous contribuons habituellement avec de l’argent après impôt.

Par exemple, vous contribuez 3 000 $ dans votre REER en cours d’année. Cet argent contribué est de l’argent « après impôt ». Si votre taux marginal d’imposition est de 40 %, c’est comme si vous aviez cotisé en réalité 5 000 $ avant impôt à votre REER (5 000 $ moins un taux d’imposition de 40 % est égal à une cotisation après impôt de 3 000 $), affirme M. Stevens.

Cotisez plutôt le plein montant avant impôt, soit 5 000 $, en empruntant 2 000 $ vers la fin de la période REER, conseille M. Stevens. Vous recevrez donc un remboursement d’impôt de 2 000 $ (soit 40 % du 5 000 $ cotisé au total durant l’année). Ce remboursement vous permettra d’éponger intégralement votre emprunt en un court laps de temps, dit-il.

« Les dollars que vous investissez dans votre REER valent beaucoup plus que vous ne le croyez. Si vous ne contribuez pas le plein montant avant impôt à votre REER, vous feriez mieux de ne pas utiliser ce véhicule de placement », dit M. Stevens.