Pour le moment, La Garantie offre tous ses produits au Québec, à l’exception de deux : certains risques liés aux municipalités, ainsi que le camionnage. Le Québec profitera de l’offre de camionnage La Garantie en 2015.L’assureur souscrit 60 M$ de primes au Québec, dont environ 40 % proviennent de son programme La Garantie Or, destiné aux clients fortunés. « Nous profitons d’une croissance substantielle au Québec, notamment en cautionnement, dit son PDG, Alister Campbell. Le cautionnement au Québec nous donnait du fil à retordre, mais on y voit maintenant des résultats. La venue de l’Autorité des marchés financiers dans le processus d’octroi des contrats en construction nous fait croire que certains risques reviendront sur le marché. On veut en tirer avantage », dit M. Campbell.

La Garantie compte d’ailleurs tirer sa croissance future du marché du cautionnement, mais aussi de son programme La Garantie Or. « Nous augmentons notre capacité de souscription pour ce segment. Nous y ajoutons de nouvelles caractéristiques, en assurant notamment les condos que des Québécois possèdent en Floride », dit M. Campbell. Pour ce faire, La Garantie profite de sa filiale américaine établie au Michigan, et qui souscrit un volume de primes de 42 M$. Puisque l’assureur est présent dans vingt états, M. Campbell y voit une importante source de croissance.

Pourquoi La Garantie met-elle autant d’efforts dans le marché de la haute valeur? « Nous ne savons pas comment l’économie se portera dans le futur. Une chose est toutefois certaine. Les finances du 1 % de gens plus fortunés continueront de bien se porter. De plus, les babyboumeurs dépensent de plus en plus sur des jouets, comme des voitures, des œuvres d’art ou des bouteilles de vin. Il y a une croissance à ce niveau », dit-il.

Autre avantage : c’est le seul segment de l’assurance des particuliers que les assureurs directs ne pourront rafler. « Il y a un appétit très clair pour les gens de ce segment de faire affaire avec un courtier. Ce sera un segment réservé aux courtiers quand le courtage ne sera plus présent en assurance des particuliers », dit M. Campbell. La Garantie y souscrit 100 M$, sans présence significative dans l’Ouest canadien.

M. Campbell rappelle d’ailleurs que la souscription n’est pas la même pour le marché de la haute valeur que pour la clientèle régulière. La Garantie donne en exemple une réclamation survenue l’été dernier, lors de la terrible tragédie de Lac-Mégantic. « En 75 jours, tout était réglé. Ce fut la même chose pour nos clients touchés par les inondations de Calgary et Toronto. Nous n’avons pas contesté la couverture pour offrir un service hors pair », dit-il.

Le PDG de La Garantie note par ailleurs que le marché de l’assurance habitation coutera plus cher aux assureurs que celui de l’assurance automobile. « On commence à le voir, au Québec; ça suivra au Canada. Dans ce cas, ce n’est pas uniquement une question de prix, mais aussi de couverture et de mitigation des risques dans le domicile du client. Vous ne voulez pas qu’il soit le dernier dans sa rue à se doter d’un clapet antirefoulement… », souligne M. Campbell.

Il urge toutefois l’industrie à trouver ensemble des solutions aux maux qui ont cours dans l’industrie. « On le voit en Ontario avec l’assurance automobile. Si l’industrie ne présente pas une bonne solution, le gouvernement en imposera une mauvaise », dit-il.

Il donne en exemple les changements climatiques. « Des catastrophes de fréquence de 50 ans arrivent maintenant quatre années sur dix. Il faut aider le consommateur à s’adapter. Nos produits conçus pour l’incendie et le vol devront changer. It’s a big deal! », dit-il.