C’est avec déception que le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ) a accueilli les prises de position de l’Autorité des marchés financiers sur la vente par Internet et la télématique. Le Regroupement craint ainsi d’assister à un déplacement de la responsabilité en matière de protection du public.

Le 9 avril dernier, l’Autorité a fait connaitre sa position en matière de vente d’assurance par Internet. Le régulateur annonçait qu’il permettrait qu’une transaction puisse se faire sans l’aide d’un représentant certifié. Mercredi dernier, c’est à propos de la télématique que l’Autorité a fait connaitre ses attentes, indiquant que les données recueillies par les assureurs dans le cadre d’un programme de télématique doivent être traitées comme des renseignements personnels.

gaudreau_vincent_articleEn entrevue à FlashFinance.ca, l’hebdomadaire Web du Journal de l’assurance, Vincent Gaudreau, président du conseil d’administration du RCCAQ, se questionne à savoir si le fardeau de la protection du public tombera sur le consommateur lui-même. « Il semble y avoir un glissement. La protection du public a toujours été la responsabilité du représentant certifié. On sent que cette responsabilité incombera dorénavant au consommateur », dit-il.

Il rappelle que la proposition de l’Autorité indique que les assureurs auront l’obligation d’informer les consommateurs qu’ils peuvent parler à un représentant certifié. « On peut déjà acheter une protection en dix minutes en téléphonant dans un centre d’appels. Est-ce qu’on s’en va vers un modèle où on fera défiler cinq pages de texte à l’écran, sans vraiment les lire, et en cliquant “J’accepte” à la fin? On y voit un danger », dit-il.

M. Gaudreau convient que le Regroupement ne peut s’opposer à l’avènement d’Internet ou de la télématique. « Nous n’avons pas de problème à ce qu’un consommateur puisse acheter de l’assurance à deux heures du matin. Nous aurions toutefois souhaité qu’un représentant certifié puisse lui parler quelques heures plus tard pour valider son choix. Ce n’est pas quelque chose d’irréaliste ou d’infaisable. Malheureusement, l’Autorité n’a pas retenu cette option. »