Après avoir confié en 2017 l’intention de lancer le Réseau national des conseillers indépendants, Daniel Guillemette a décidé d’appeler ce regroupement Astéris, après une analyse markéting, a annoncé le président fondateur de Diversico, Expert-conseils lors d’une rencontre organisée à ses bureaux de la Rive-Sud de Montréal devant une trentaine de personnes, le 26 janvier 2018, et à laquelle assistait le Journal de l’assurance.

Le regroupement qui vient tout juste de naitre vise à regrouper des conseillers qui accepteront de divulguer leur rémunération, et de refuser tout avantage qui les placerait en conflit d’intérêts. Diversico défraiera les couts de markéting et d’effectifs nécessaires à la naissance d’Astéris, mais entend en rester indépendant. Astéris sera un regroupement sans but lucratif.  

Partir de zéro

Daniel Guillemette reconnait qu’il aura besoin de la force du nombre pour qu’Astéris prenne son envol. L’organisme ne compte encore aucun membre, et M. Guillemette a dû annuler l’évènement qu’il devait tenir le même jour, en raison du faible nombre de participants.

« Ce matin, je voulais tester l’intérêt et j’ai pu constater qu’il était au rendez-vous. Je fais le lancement officiel le 12 avril, car il est très difficile de mobiliser les conseillers durant la période des REER, et au moment où plusieurs agents généraux font leurs évènements », a-t-il expliqué lors d’une entrevue accordée au Journal de l’assurance, en marge de la rencontre.

Accréditation

M. Guillemette entend miser sur une désignation d’appartenance, une accréditation, qui permettra à ses membres de s’afficher comme préconisant l’indépendance et la transparence.

« Personne ne parle de transparence comme nous entendons le faire. Tous les membres d’Astéris seront des conseillers qui acceptent de divulguer leur rémunération, en assurance vie comme en fonds d’investissement. J’ai l’appui non officiel de l’Autorité des marchés financiers, qui est au courant de ma démarche et m’a donné des informations sur la meilleure façon de le faire selon les règles », a-t-il révélé.

Refuser l’influence d’un fournisseur

Pour adhérer à Astéris, le conseiller devra avoir une pratique dans laquelle il refuse systématiquement toute influence d’un fournisseur, explique Daniel Guillemette.

« Il y aura une série de conditions à respecter, qui reste à établir. Les fournisseurs ont la mission respectable de susciter le plus de ventes possible chez eux. Notre mission à nous sera de refuser cette pression », explique M. Guillemette. Par exemple, le conseiller ne devra pas vendre les produits d’une compagnie pendant un concours.

Se distinguer du CDPSF et de l’APCSF

Pourquoi un autre regroupement alors qu’il existe déjà le Conseil des professionnels en services financiers (CDPSF) et l’Association professionnelle des conseillers en services financiers (APCSF) ?

« Le CDPSF poursuit la mission plus large de faire rayonner le conseil, peu importe le canal de distribution. Il compte 10 000 membres issus du Mouvement Desjardins. Je vise un créneau qui est davantage ma réalité : protéger le conseil indépendant uniquement », a expliqué M. Guillemette.

Dissociation de l’APCSF

Daniel Guillemette dit par ailleurs se dissocier de l’approche de l’Association professionnelle des conseillers en services financiers (APCSF), qu’il qualifie de revendicatrice. Selon lui, cette approche remplit son rôle dans l’industrie. Mais son futur réseau remplira celui de promouvoir le conseil indépendant auprès du public.

« Nous voulons faire savoir aux gens qu’ils peuvent transiger avec une banque ou un assureur, mais que s’ils veulent des conseils indépendants, ils peuvent traiter avec nos membres. »

Désormais membre privilégié du CDPSF à travers Diversico, Daniel Guillemette considère le président du Conseil, Mario Grégoire, comme un partenaire dans sa mission d’augmenter la transparence des conseillers.