Les investisseurs ont vécu les secousses des montagnes russes à l’été 2007. Et il semble qu’ils n’ont pas fini d’être chahutés si l’on en juge par les problèmes qui surgissent chaque semaine dans le marché des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis. Les fonds distincts éviteront-ils bien des inquiétudes aux clients soucieux en période de volatilité ?« Je crois que la volatilité à laquelle nous assistons prouve la réelle valeur des produits que nous offrons », a avancé Doug Conick, de la Financière Manuvie. Il explique que les fonds distincts conviennent bien aux personnes qui pourraient autrement être portées à rester sur la touche ou, pis encore, à paniquer et à retirer leurs fonds en cas de déclin du marché. « C’est une manière d’amener les investisseurs à injecter leurs fonds dans le marché et à les y laisser par temps dur. Pour beaucoup de gens, dans un contexte de bas taux d’intérêt, il convient d’investir dans le marché boursier pour obtenir le rendement nécessaire pour se constituer des épargnes. »

Des conseillers affirment que rares sont les fonds qui ont effectivement perdu de la valeur sur dix ans. Ils reprochent alors aux fonds distincts d’exiger inutilement des frais pour une garantie du capital qui pourrait ne jamais être nécessaire.

M. Conick répond toutefois que les investisseurs réagissent souvent de façon émotive, animés par l’appât du gain ou alors par la crainte, et non pas de manière rationnelle. Oui, le marché s’est remis de l’effondrement des sociétés de technologie et de la récession du début des années 2000. Mais combien de gens, sous l’effet de la panique, ont vendu leurs actions et leurs parts dans des fonds communs de placement ? Si les clients s’évitent ainsi de prendre des décisions irréfléchies, il peut être sage de débourser une petite prime d’assurance et avoir ainsi l’esprit tranquille.

« Si ses clients n’avaient pas investi dans un produit qui procure une protection en cas de baisse, il y a de fortes chances que le conseiller les ait perdus au moment du recul du marché », de dire M. Conick. Même constat pour le client qui s’est tourné vers les CPG. Dans son cas, il n’a pu profiter de la reprise. Par conséquent, dans un marché baissier, on peut mieux apprécier la valeur de la garantie, dit-il.

En raison de la sécurité qu’offre le produit, bon nombre d’investisseurs sont mieux préparés à faire face à un peu plus de volatilité dans leurs fonds. Geraldo Ferreira, d’AEGON Gestion de fonds et Transamerica Vie Canada, avance que, dans certains cas, les conseillers et leurs clients peuvent être prêts à investir avec plus de dynamisme dans des actions et à viser des rendements supérieurs s’ils savent que leur capital est à l’abri. « La garantie ressemble beaucoup à une option de vente », précise-t-il.

La demande est aussi forte pour les produits qui intègrent des scénarios de placement comme par exemple les fonds de portefeuille, les fonds de fonds, les fonds équilibrés et les fonds de répartition d’actif, ajoute Jim Gibson, directeur du marketing des produits d’accumulation à l’Empire Vie. Ce sont des solutions à « décision unique » pour lesquelles la composition de l’actif est déterminée puis rééquilibrée par le gestionnaire, explique-t-il. C’est une nouvelle approche par rapport aux fonds autonomes que le conseiller doit constamment rééquilibrer en fonction du profil de risque de l’investisseur.