On voit depuis quelque temps l’émergence de nouveaux joueurs en assurance, appuyés par les spécialistes de la collecte et de l’analyse des données que sont les grands groupes de l’Internet. Quelle menace représentent-ils pour l’industrie ?

Alain Hade, vice-président principal, expérience membres-clients et markéting chez Desjardins Groupe d’assurances générales (DGAG), confirme que la menace représentée par les joueurs émergents est réelle. Ils utilisent les outils numériques pour réduire leurs couts d’exploitation au minimum, ce qui leur confère un avantage.

Bernard Laporte, PDG d’Intergroupe Assurances, souligne que cette concurrence existe déjà en Europe. Les assureurs ont dû presser les gouvernements pour imposer des règles communes touchant la certification des intermédiaires. Il rappelle que les banques européennes sont très actives aussi dans le domaine de l’assurance. Le législateur devra toujours jouer son rôle pour encadrer la séparation des fonctions afin d’éviter les abus, ajoute-t-il.

Le courtier doit utiliser les outils numériques pour mieux servir les consommateurs, insiste Christopher Johnson, président du conseil d’administration du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ). « Le producteur laitier qui veut prendre de l’expansion investit dans son établissement. Le courtier doit aussi investir dans son entreprise. Il n’a pas besoin d’un assureur pour le faire », dit-il.

Les plus jeunes clients utilisent leur téléphone comme outil de gestion de leurs relations avec une grande variété de fournisseurs, souligne Marie-Lucie Paradis, vice-présidente, distribution stratégique et communications chez Intact Assurance. La progression du nombre des objets connectés se poursuivra, ce qui multipliera les occasions où les prestataires de service devront interagir avec les clients. « On n’a pas le choix de moderniser notre offre et nos processus d’affaires », dit-elle.

Eric Stevenson, associé chez Lavery, rappelle que le terrain de jeu doit être équitable pour tous les acteurs de l’industrie. Si de nouveaux joueurs établis à l’étranger veulent faire des affaires au pays, ils devront se conformer aux règles en vigueur sur le territoire, dit-il.