Utiliser les métadonnées a permis aux assureurs d’éliminer des tests pour des polices dont les montants de protection peuvent atteindre un million de dollars. Si l’industrie accède aux données sur les médicaments prescrits, cette limite sera repoussée, affirme Financière Foresters.

« Il sera plus compliqué ici qu’aux États-Unis d’étendre cette approche à de plus gros montants d’assurance. Nous n’avons pas l’historique des prescriptions en pharmacie », dit le directeur des ventes de Financière Foresters, Aziz Rguigue.

Les assureurs américains peuvent le voir et ainsi creuser plus à fond le risque que représente un proposant. Le MIB ne peut fournir cet historique. « Les assureurs ne sont pas si chauds à prendre un risque plus élevé sans pouvoir fouiller davantage », dit M. Rguigue.

Doug Parrott, tarificateur en chef pour l’Amérique du Nord de Financière Foresters, croit que les assureurs canadiens devraient développer des liens avec des fournisseurs pour obtenir les données sur les médicaments prescrits. Utilisées davantage, de telles informations permettraient d’accélérer le processus d’émission des polices à tarification entière, voire de l’étendre à de plus gros montants d’assurance.

Courante aux États-Unis, cette pratique a permis aux assureurs de réduire leurs délais et de multiplier l’offre de produits à souscription traditionnelle instantanée de façon significative, a signalé M. Parrott, en entrevue au Journal de l’assurance. Il dit connaitre deux firmes américaines qui se spécialisent dans l’offre aux assureurs de registres d’ordonnances en pharmacie : ScriptCheck, filiale d’ExamOne, et Milliman IntelliScript. « Foresters travaille très étroitement avec Milliman », a ajouté le tarificateur en chef. Milliman compte aussi Aetna et Blue Cross Blue Shield parmi ses clients corporatifs aux États-Unis.

L’assureur qui a accès à ces registres d’ordonnance peut savoir quels médicaments a consommés un particulier dans les dernières années, explique M. Parrott. Pourquoi l’industrie canadienne ne s’y met-elle pas ? Le problème n’est pas une question de protection des renseignements personnels, mais plutôt de convaincre les firmes qui ont cette information de la valeur que lui accorde les assureurs. Le plus gros défi sera de convaincre aussi les assureurs qu’il serait bénéfique pour eux de payer pour avoir cette information.

Les assureurs devront aussi préparer le terrain dans l’opinion publique. « Il faut faire comprendre que cette information ne sera pas utilisée au détriment de la personne à assurer. Elle servira à accélérer la décision de l’assureur et d’effectuer la transaction à un cout plus bas », soutient M. Parrott.