Malgré une faible volatilité des marchés qui pourrait se poursuivre en 2018, plusieurs risques font en sorte que les investisseurs pourraient être déçus par les actions l’an prochain, indiquent des experts de Gestion d’actifs Manuvie.

Une possible hausse des couts, une réponse imprévue des marchés aux mesures prises par la Réserve fédérale, de même que les tensions géopolitiques qui perdurent pourraient avoir une influence négative sur les bénéfices des entreprises américaines, affirme Bob Boyda, dirigeant, marchés des capitaux et stratégie chez Gestion d’actifs Manuvie.

« Si les marges bénéficiaires sont réduites en raison de la pression résultant de la hausse de la charge salariale, des frais d’intérêts et des possibles hausses de couts dans des secteurs tels que l’énergie — et que les actions ont été évaluées en fonction d’un contexte idéal, les investisseurs pourraient être déçus », ajoute-t-il.

Les incertitudes envers l’ALENA pèsent

Le risque que les États-Unis se retirent unilatéralement de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), ce qui entrainerait un retour aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des interruptions immédiates des échanges commerciaux, aurait un effet sur les actions.

« Il est fort possible que les sociétés transmettent les hausses de couts aux consommateurs, ce qui contribuerait à une montée de l’inflation aux États-Unis et à une appréciation du dollar américain », soutient Megan Greene, économiste en chef chez Gestion d’actifs Manuvie.

« Il est aussi possible que les États-Unis choisissent de ne pas se retirer de l’ALÉNA de façon claire et qu’ils créent plutôt une solution intermédiaire difficile et incertaine. Dans ce cas, il pourrait en résulter une série de poursuites juridiques, non seulement au sujet de la façon dont les États-Unis pourraient se retirer de l’ALÉNA (sur le plan logistique), mais des sociétés pourraient même décider de poursuivre le gouvernement en raison de cet arrangement ambigu. »

La réforme fiscale peu stimulante

Par ailleurs, la réforme fiscale américaine proposée par l’administration pourrait ne pas faire progresser l’économie américaine, souligne Mme Greene. Elle dit que le projet aurait plutôt dû porter sur l’impôt des sociétés que sur l’impôt sur le revenu. De plus, de la manière avec laquelle le projet est structuré et financé, la croissance économique s’écarterait du taux de croissance du PIB prévu, soit environ 2 %.

« Plus important encore, poursuit Megan Greene, ce projet de loi sur l’impôt augmentera le poids de la dette publique. Non seulement cela constituera un frein à la croissance à moyen et à long terme, mais des mesures devront être prises pour y remédier — notamment une possible hausse d’impôt. »