Si les conditions de souscription sont plus difficiles au Québec, des dirigeants de bannière les attribuent avant tout à un resserrement du marché. Pas nécessairement à une perte d’influence des gestionnaires des assureurs à courtage au Québec.

Rémy-Pierre Boisvert, président d’AssurExperts, rappelle que les fusions ont créé de gros joueurs. L’assurance est ainsi devenue un jeu d’analyse au fil des ans, dit-il. Il se fait plus de microtarification, précise-t-il, les assureurs utilisant davantage les données et l’actuariat.

« C’est plus difficile d’avoir des accommodements en souscription, dit M. Boisvert. On sent qu’il y a moins de pouvoir décisionnel au Québec à ce niveau. On est dans un modèle plus rigide de souscription. On voit des joueurs qui ont pris la décision de revenir au Québec. Ils se sont rendu compte que le Québec est un modèle différent. On ne peut nier qu’il y a des changements. »

Pour Louis Bois, président de Courtiers Unis, la question en est avant tout une de restructuration du marché. « Il change. Il évolue beaucoup. Les assureurs se restreignent pour répondre à ce marché. Pas juste les assureurs canadiens ou étrangers, les assureurs québécois aussi. Il est trop pointu de dire que certains centres décisionnels sont moins forts. C’est généralisé. »

M. Bois dit lui aussi qu’il y a moins d’assureurs vu les fusions. « La technologie a aussi eu un grand impact sur la distribution et sur la souscription. Les courtiers ont même plus de latitude qu’avant en tarification. Ils peuvent prendre des décisions pour l’assurance en assurance des particuliers et pour les petites entreprises. La concentration du marché et les avancées technologiques l’ont permis. »

Il ne faut donc pas jeter la pierre uniquement aux assureurs, dit M. Bois. « Les cabinets de courtage ont eux aussi subi des transformations. Les clients pourraient dire qu’ils ont un moins bon service parce que nous ne leur remettons plus leurs polices en mains propres comme avant. On les envoie par courriel. Le marché a beaucoup changé. »