Alain Thibault livre son point de vue sur la place des banques en assurance et les perspectives en assurance vie.

Quelle place occuperont les banques en assurance dans les prochaines années? Le contexte réglementaire rend toute prédiction difficile, dit Alain Thibault. Toutefois, une chose est sûre, les banques ne doivent pas attaquer les terrains déjà occupés par les assureurs et les courtiers. Il voit toutefois une ouverture pour les banques dans le marché de masse en assurance de personnes.

M. Thibault juge que la réglementation stricte met beaucoup d’obstacles à la distribution de produit d’assurance par les banques. Il rappelle aussi que TD Assurance n’a pas été construit par la Banque TD.

« On a créé nos propres choses. Toutefois, appartenir à un tel groupe a ses avantages au niveau de la notoriété et de l’image. On doit toutefois le faire à l’extérieur de la banque », précise-t-il.

Il ajoute que malgré la réglementation actuelle, beaucoup de consommateurs se demandent pourquoi ils ne peuvent pas acheter leurs produits d’assurance dans une banque. « Ça demeure un enjeu politique. Outre la Banque TD, on en voit d’autres s’y mettre, comme BMO en assurance de personnes, RBC, ainsi que la Banque Scotia qui commence. À long terme, ils vont se bâtir une niche », dit-il.

Selon lui, les banques vont réussir dans des créneaux qui sont présentement mal comblés. « Le marché intermédiaire en assurance de personnes ne s’adresse pas au marché de masse. Les produits de garanties de retrait n’ont certainement pas été conçus pour le marché de masse! Au bout du compte, le marché de masse est mal desservi. C’est de ce côté que les banques peuvent être les plus utiles. On ne verra pas de banques couvrir des risques d’envergure en assurance des entreprises. Elles ne feraient pas mieux que les courtiers. Elles ne battront pas les autres sur leur terrain », dit-il.

Assurance de personnes : il faut faire place à la croissance et l’innovation intelligente

(HR) Avec les besoins des Canadiens en matière d’épargne et de retraite, Alain Thibault croit qu’il s’agit là d’une belle occasion pour les assureurs de personnes de croitre et d’innover. Le tout doit toutefois être fait de manière intelligente.

« Présentement, en assurance de personnes, on voit un distributeur qui est roi et maitre et qui a amené ses manufacturiers à un niveau de risque trop élevé. Je ne vois pas comment un produit comme des garanties de retrait peuvent être vendues autrement que par un réseau de courtage. Les assureurs ont ainsi bâti des produits avec des niveaux de risques aussi élevés parce que le marché a forcé cela. Les produits doivent répondre aux besoins de la clientèle. Toutefois, il devra y avoir plus de discipline et de rigueur sur l’architecture de ces produits. »

C’est pourquoi M. Thibault affirme qu’il y a place pour de la croissance et de l’innovation intelligente en assurance de personnes. « Les consommateurs canadiens vieillissent. Ils se demandent s’ils auront assez d’argent à la retraite. Ils vont vouloir s’assurer qu’ils en auront suffisamment. Ça créé ainsi un besoin pour ce type de produits », dit-il.