Les révélations sur l’utilisation des données à l’insu des gens soulèvent des questions sur la protection de la vie personnelle et de l’existence d’un Big Brother qui vous surveille à votre insu, comme l’a lui-même soulevé le professeur François Laviolette, titulaire de la Chaire de recherche industrielle – Intact Corporation financière sur l’apprentissage automatique en assurance, financée par Intact Corporation financière. Jean-François Lessard, vice-président et chef des données d’Intact, est conscient du risque que cela peut représenter dans la perception des clients et dit ne pas vouloir s’approcher de cette frontière.

« Quand on collecte de l’information, on veut que ce soit transparent et que le client le sache, dit-il. Dans le programme télématique, on prend le temps d’expliquer aux clients comment on utilise l’information dans le but de leur donner des rabais supplémentaires. Je ne pense pas qu’il y ait de risque parce qu’on va utiliser des données publiques, comme des informations qui figurent sur des registres publics d’entreprises, ou des données qui proviennent du client. Quand ce sera le cas, on veut être transparent dans notre collecte pour être sûr qu’il n’y a pas de zone grise. Ce n’est même plus une question légale, mais de confiance. La confiance est beaucoup plus importante que toutes les questions légales. »

François Laviolette est également préoccupé par cet aspect. « Quand on commence à parler d’intelligence artificielle, il y a toujours dans la population des gens qui pensent qu’il y a des Big Brother qui s’en viennent. Ce n’est pas ce que l’on va faire avec Intact. Je veux m’assurer qu’ils ne le feront pas. Ça ne suffit pas de ne pas le faire. Il faut être aussi capable de montrer comment on ne le fait pas. On vient d’obtenir à l’Université Laval le siège social de l’Observatoire international sur les impacts sociaux en intelligence artificielle. Je suis très impliqué dans ce projet et il aura un impact sur mon travail à la Chaire. »