Les dommages causés par les inondations sont appelés à augmenter selon Suisse de Ré. Ceux-ci augmentent à travers le monde de 7 % par année depuis 1970. Le réassureur se dit inquiet de voir que les modèles de couverture des assureurs pour les inondations sont sous-tarifés.Le réassureur donne deux raisons pour expliquer la hausse des dommages à venir dus aux inondations. La première est l’accroissement des biens assurés, ce qui augmente les risques. L’autre est le réchauffement climatique. Selon Suisse de Ré, la hausse des températures accélère le cycle de l’eau dans l’atmosphère. Il en résulte des précipitations plus nombreuses et plus fortes, accompagnées de chutes de grêle plus fréquentes.

« Le changement climatique influe fortement sur les dommages dus aux inondations, même si une protection contre les crues est possible. Il faut s’attendre à ce que les effets du changement climatique soient plus conséquents pour les dommages dus aux inondations que pour les tempêtes », affirme Rudolf Enz, un des auteurs de la dernière étude sigma de Suisse de Ré.Le réassureur fait remarquer que le

Jet Stream qui circule au-dessus de l’Europe était plus au sud que d’habitude en 2007. Suisse de Ré y voit la cause des inondations qui ont frappé la Grande-Bretagne en juillet. Les assureurs ont dû y débourser un montant de 4,8 G$US pour couvrir les 165 000 sinistres. Ce sont les inondations les plus coûteuses qu’a connues ce pays.

Suisse de Ré ajoute que les modèles probabilistes de dommages dus aux inondations sont encore relativement récents. Il leur reproche de se baser sur une période trop longue.

« La plupart des modèles reposent principalement sur des données datant de 1960-1980, lorsque l’impact des inondations en Europe était inférieur à la norme. Par conséquent, la fréquence actuelle des événements est sous-pondérée dans la majorité des modèles en vigueur », estime M. Enz.

Le réassureur critique un autre aspect de l’évaluation des risques des assureurs. Selon Suisse de Ré, la plupart des modèles considère que les différents évènements sont indépendants les uns des autres et qu’ils ne se cumulent pas. « C’est ainsi que les dommages attendus sont sous-évalués. Les événements corrélés dans le temps ont joué un rôle important dans la série d’inondations qui a touché la Grande-Bretagne en 2007 », indique M. Enz.

Au Canada, les débordements de cours d’eau ne sont pas couverts par les assureurs, contrairement à la Grande-Bretagne. Néanmoins, les dommages liés à l’eau sont en hausse. Selon le Bureau d’assurance du Canada, les dommages par l’eau représentaient, en 2005, 45 % de l’ensemble des indemnités payées par les assureurs en habitation. En 2001, ces mêmes dommages ne totalisaient que 21 % des indemnités payées.