Selon un sondage réalisé auprès de cadres supérieurs en assurance par Willis Towers Watson, la majorité des assureurs mondiaux (82%) projettent de réaliser des acquisitions tandis que seul un tiers d’entre eux pense céder certains de leurs actifs.  

En 2015, la croissance des produits d'exploitation bruts a été le principal moteur des fusions et acquisitions dans le secteur de l'assurance, avec 170 milliards de dollars (G$) de transactions réalisées au cours des trois premiers trimestres de l'année, soit près de trois fois le montant enregistré en 2014. Selon l'enquête, près de la moitié des répondants ont réalisé leur dernière acquisition majeure en vue principalement de renforcer leur position sur le marché et d'augmenter leur nombre de clients.

En outre, la consolidation - en particulier dans les lignes américaines et spécialisés - a stimulé la hausse du nombre de « méga offres », c’est-à-dire celles dont la valeur excède 7,5 G$. Ainsi, on en dénombrait 4 en 2015 contre une seule l'année précédente, le marché enregistrant par ailleurs 25 transactions d'une valeur de plus de 750 millions de dollars (M$).

Des joueurs émergents venus d'Asie

« Nous prévoyons la poursuite de cette tendance, en dépit d’une farouche concurrence, prévient Jack Gibson, en charge de fusions et acquisitions pour Willis Towers Watson. En effet, seulement 4% des transactions se sont déroulées sans la moins concurrence. Les assureurs locaux imposent une lutte acharnée, tandis que les concurrents internationaux tentent de bénéficier des meilleurs prix. De plus, des joueurs émergents venus principalement d'Asie laissent planer une menace constante. »

Toujours selon le rapport de Willis Towers Watson, dans les trois prochaines années, la grande majorité (90%) des assureurs émergents, en Asie, en Europe centrale, au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Afrique, envisagent  de faire des offres. En revanche, plus de la moitié des entreprises en Europe occidentale, en Amérique du Nord et en « Australasie » s’attendent à réaliser au moins une cession d’ici 2018, principalement en raison du phénomène de consolidation.

La distribution, le nouveau facteur clé

Par ailleurs, les répondants au sondage indiquent massivement leur volonté de concentrer les fusions et acquisitions sur les marchés de base (80%), avec seulement 8% qui affirment ne pas encore être présents sur les marchés-cibles.

La distribution, qui est déjà un facteur clé pour plus d'un tiers des fusions et acquisitions, est appelée à devenir un secteur de plus en plus majeur, les assureurs cherchant de nouveaux débouchés commerciaux et des revenus plus élevés.

« Réinventer la distribution de sorte qu'elle soit adaptée à l'évolution du marché est un défi majeur, ajoute Jack Gibson. Les plates-formes numériques sont en bonne place sur les wish-lists des assureurs et le désir d'accéder aux nouvelles technologies est un élément clé pour de nombreuses transactions. »