La solide progression attendue de la Bourse canadienne en 2006 devrait soutenir les ventes de fonds d’investissement au Canada, rééditant l’exploit de 2005.Voilà le portrait qui se profile en 2006 selon l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC). Les ventes de fonds communs, avec un objectif de placement à long terme, devraient ainsi demeurer vigoureuses au cours de 2006, affirme Erwin Go, directeur des statistiques à l’IFIC. M. Go appuie son analyse sur la performance attendue des marchés boursiers canadiens.

Au cours de 2005, les ventes nettes de fonds communs ont en effet littéralement explosé. Au 31 décembre dernier, les ventes nettes ont fait un bond de 59 % pour atteindre 24,3 milliards (G$), comparativement à 14,7 G$ l’année précédente.

Les actifs sous gestion ont enregistré une progression de près de 15 % pour grimper à 570 G$ durant cette même période, révèle l’IFIC dans son rapport annuel sur l’industrie des fonds communs.

Au premier chef, les ventes ont été soutenues dans les fonds d’investissement avec un horizon de placement à long terme, explique M. Go. Depuis les trois dernières années, les investisseurs canadiens ont repris confiance dans les marchés boursiers, ce qui explique leur intérêt grandissant pour les placements à long terme.

« À condition que les marchés financiers soient performants, cette tendance devrait se maintenir en 2006, poursuit M. Go. Les investisseurs se fient avant tout aux rendements générés par leurs placements. Les investisseurs avaient réduit leur horizon de placement au début des années 2000, en raison de la déconfiture des marchés boursiers. Mais avec leur regain depuis 2003, ainsi que la solide performance du marché boursier canadien en 2005, ils s’intéressent à du long terme. »

La solide performance de la Bourse canadienne en 2005, dont l’indice S&P/TSX a connu une progression de 22 %, a en grande partie contribué à l’explosion des ventes nettes, affirme M. Go.

Cette performance explique aussi pourquoi les investisseurs ont massivement délaissé les fonds monétaires, à l’horizon de placement est de court terme, ajoute M. Go.

L’indice S&P/TSX devrait d’ailleurs poursuivre sur sa lancée en 2006. Selon un sondage de la firme Watson Wyatt Worldwide, la majorité des 54 institutions financières interrogées, actives aux Canada, dont les principales banques et firmes de gestion de fonds, estiment que l’indice finira l’année en hausse de 8 %.

Autre indice de la confiance des investisseurs canadiens envers leur économie : ils n’ont pas investi massivement à l’extérieur du pays malgré l’abolition en 2005 de la règle fiscale leur interdisant de détenir plus de 30 % de titres étrangers dans leur REÉR.

Par ailleurs, les fonds équilibrés ont récolté un fort appui de la part des investisseurs en 2005. En effet, ces fonds ont généré la moitié des ventes nettes, soit près de 12 G$.

Les fonds d’actions à dividendes ainsi que les fonds de fiducies de revenus, dont les rendements respectifs depuis trois ans sont de 17% et de 24%, ont aussi retenu la faveur des investisseurs.

Au chapitre des actifs sous gestion, c’est Investissements Manuvie qui a enregistré la hausse la plus spectaculaire de ses actifs avec 59% (voir tableau). Au 31 décembre dernier, les actifs d’Investissements Manuvie atteignaient 7,8 G$ comparativement à 4,8 G$ un an plus tôt.

Certaines banques canadiennes continuent à se démarquer parmi les 10 plus importants joueurs de l’industrie. Au cours de 2005, les actifs sous gestion Fonds d’investissement BMO ont grimpé de 27,5 % comparativement à l’année 2004, pour atteindre 25 G$.

RBC gestion d’actifs a pour sa part engrangé une augmentation de ses actifs de l’ordre de 24,2 %. La Fédération des caisses Desjardins a aussi vu les sien faire un bond de 24,8 % durant cette même période.
Reynaldo Marquez