Stratège en chef des investissements de BMO Marchés des capitaux, Brian G. Belski a profité de l’évènement Inside ETF Canada pour dénoncer les prédictions hâtives d’une récession qu’aucun signe ne confirme à l’horizon.

En 2009, Brian Belski a prédit un marché haussier de 20 ans. Sa prédiction a déjà tenu la moitié de la route. Qu’en est-il pour la seconde ? Pour l’instant, l’horizon est dégagé, selon le stratège de BMO. « Nous vivons les meilleures conditions de marché depuis 1950. C’est le plus gros marché haussier de l’histoire », a lancé M. Belski lors de l’évènement qui s’est déroulé à Montréal les 18 et 19 juin.

Il a aussi exhorté la communauté financière à cesser de crier au loup au moindre signe de volatilité. Alors que le dernier trimestre de 2018 semblait donner raison aux plus pessimistes, le stratège de BMO recouvre totalement ses pertes entre le 26 décembre 2018 et le 1er février 2019.

Le comportement de troupeau se poursuit : après un solide départ en 2019, l’indice S&P 500 grimpe à un niveau record, pour ensuite fléchir sous le recul du cours des actions américaines. Une fois de plus, nombre d’investisseurs paniquent et prédisent la fin du marché haussier.

Le gestionnaire appelle au calme pour les trimestres à venir. « Quand y aura-t-il une récession ? Je ne le sais pas ; personne ne le sait. Nous n’allons tout de même pas entrer en récession parce que nous croyons nécessaire qu’il y en ait une », a-t-il martelé.

Un taureau bien en vie

Les risques sont bien présents, reconnait M. Belski. En tête, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, ainsi qu’une croissance des bénéfices au ralenti.

Or, les investisseurs manquent selon lui de perspective à long terme. Il pense que le bull market est bien en vie. « Nous continuons de croire que le contexte fondamental et macroéconomique actuel reste favorable aux actions américaines », dit M. Belski.

Parmi les facteurs qui soutiennent ces fondamentaux : une croissance du produit intérieur brut (PIB) américain dans une fourchette de 2 à 2,5 % ; une croissance des bénéfices de l’ordre des 5 % ; de bas taux d’intérêt ; une inflation contenue et un taux de chômage au plus bas.

Digues contre la volatilité

Pour mieux combattre la volatilité, Brian Belski sélectionne des titres de qualité selon une approche disciplinée axée sur la qualité, la valeur et de bonnes perspectives de croissance des dividendes. Il penche pour les sociétés de grande capitalisation.

Il surpondère les secteurs manufacturiers, des services de communication, de la finance, des soins de santé et des technologies de l’information. Il sous-pondère les biens de consommation courante, l’immobilier et les services publics.

Suivez les liquidités

« Suivez les liquidités ! », exhorte le stratège des investissements. Un des endroits où elles vont semble en inquiéter plusieurs : les nouvelles technologies. Des analystes s’inquiètent de surcroit que plusieurs de ces entreprises n’aient pas encore démontré leur capacité à générer des revenus de manière soutenue, une lacune qui avait débouché sur l’éclatement de la bulle techno à la fin de 1999.

Or, M. Belski souligne que la technologie ne représente plus le même danger qu’à cette époque. En fait, il estime que ce secteur est la principale source de nouveaux produits de consommation de base. « Qui a acheté une boite de soupe Campbell’s ces quatre derniers mois ? Qui a touché à son iPhone ces trois dernières minutes », a-t-il demandé à son auditoire.

En technologie, Microsoft, Intel, Apple sont devenus des produits de consommation courante, tout comme Netflix, du côté des services de communications.

Les milléniaux achètent des actions

Les milléniaux dépensent et contribueront ainsi à maintenir le cours des actions. Qu’est-ce qu’ils achètent ? Des actions pour leur REER, leurs régimes de retraite.

De plus, ils achèteront des biens de consommation courante traditionnels de marques génériques peu couteuses, et investiront leurs économies dans les nouveaux biens de consommation. Ils ne sont plus attachés aux grosses marques comme l’ont été les babyboumeurs, explique M. Belski.

Achetez le cartel des banques

Brian Belski estime que les banques canadiennes sont les mieux gérées au monde. Il les désigne en blaguant comme un cartel, parce qu’elles s’entendent pour éviter de se marcher sur les pieds, particulièrement dans leur expansion aux États-Unis. Arrêtez de vendre vos titres bancaires canadiens, clame-t-il.

En matière de croissance des dividendes, il estime que c’est justement le secteur financier qui mène à cet égard.