Le marché de la réassurance fait face, une fois de plus, à des prix à la baisse. Selon la firme de notation S&P, l’abondance des capacités des réassureurs conjuguée à des pertes assurées modestes depuis plusieurs années en serait la cause principale.         

De plus, elle ajoute que l’industrie fait face à une forte compétition entre ses joueurs, alors que des sources de capitaux alternatifs continuent de prendre d’assaut le marché et mettent de côté les acteurs traditionnels, surtout dans les secteurs liés aux catastrophes, poussant les taux à la baisse.

Des taux toujours à la baisse

La firme note que plusieurs rapports de l’industrie démontrent que les prix sont toujours à la baisse, bien qu’ils chutent de façon moins importante que l’année précédente. Le Global Property Catastrophe Rate-on-Line Index du réassureur Guy Carpenter souligne que les prix pour le renouvèlement au 1er janvier 2017 ont baissé de 3,7 % contre 8,8 % à la même période en 2016. Cette régression a aussi été remarquée en avril, avec une baisse d’en moyenne 5 %.

Toutefois, le réassureur JLT Re avise qu’au renouvèlement du 1er juin 2017, la baisse des taux s’est accélérée, s’établissant à 5,1 % contre 3,1 % à pareille date l’année précédente. Il s’agit de la sixième année consécutive de baisse des taux, selon l’index Risk-Adjusted Florida Property-Catastrophe Rate-on-Line de JLT Re.

Les pertes assurées de retour à un niveau normal

S&P soutient que les pertes assurées liées à des catastrophes sont retournées à un niveau normal en 2016, s’élevant à 54 milliards de dollars, soit un peu plus que la moyenne de 10 ans, une première depuis 2012. Malgré ce, les réassureurs ont su garder de bons niveaux de capitaux toute l’année.

Par ailleurs, 8 % à 10 % du ratio combiné étaient attribuables aux catastrophes en 2016. En 2014 et 2015, il s’agissait de 3,7 % et 2,8 %, respectivement, pour les 27 plus grands réassureurs.

Les réassureurs s’adaptent

Les réassureurs utilisent plusieurs méthodes pour s’adapter à un environnement où les taux d’intérêt restent bas, notamment en revenant à une saine discipline de souscription. Dans ses discussions avec les dirigeants de l’industrie, S&P a déterminé d’autres stratégies adoptées par les réassureurs, qui comprennent la poursuite des fusions et acquisitions afin de bénéficier d’une meilleure diversification et d’une plus grande échelle, d’étendre ses activités d’assurance primaires.

De plus, ceux-ci disent offrir plus de solutions sur mesure, s’éloignant des secteurs liés aux catastrophes qui sont sous pression en matière de prix. Ils souscrivent ainsi moins d’affaires dans les secteurs où les occasions sont réduites et retournent le capital excédentaire aux actionnaires.