Martin Richard regrette de n’avoir pas commencé plus tôt à échanger avec son père sur le métier d’entrepreneur. « J’aurais dû commencer dès mon embauche. » Quand son père a accepté de vendre, il est soudainement devenu pressé et peu enclin à transmettre ses connaissances. « Mon père fait partie d’une génération qui ne parle pas beaucoup. »

Catherine Mainguy a tout fait dans l’entreprise, et elle a su gagner la confiance des collaborateurs de son père. Elle reconnait toutefois qu’elle aurait dû plus rapidement demander de l’aide externe pour la planification stratégique. Au moment où son père a pris sa retraite, le plan se limitait à lui racheter ses parts à tel prix durant telle période.

Bruno Fortin aurait aussi souhaité que son père soit plus présent pour le conseiller davantage. « J’ai tout appris par moi-même. On n’a jamais pris le temps d’échanger sur notre vision. »

« Les pères ne sont pas toujours les meilleurs mentors », confirme Sylvain Darche, et pas seulement dans le domaine de l’assurance. Celui d’Yvon Lareau lui a confié l’entreprise alors qu’il n’avait que 56 ans. Le fils n’avait que 27 ans, et son père attendait qu’il soit marié avant de lui confier l’entreprise.

M. Lareau avoue « discuter fort » avec ses enfants, dont son fils Philippe, « qui travaille fort et qui veut tout contrôler. Les chiffres parlent en sa faveur, alors je me tais », lance-t-il en souriant.