Les assureurs pourraient devoir faire face au défi de l’inflation, estime la firme de notation Standard& Poor’s.

Ses analystes estiment que la direction qu’a prise l’économie canadienne en 2015 pourrait toucher le secteur à plus long terme. Ils affirment que l’augmentation générale des prix pourrait faire gonfler la charge des sinistres à une vitesse dépassant celle à laquelle les assureurs peuvent majorer leurs taux.

S&P s’attend à ce que la tarification des primes augmente peu, et ce, pour un bon bout de temps. La firme de notation indique dans un rapport obtenu par le Journal de l’assurance que les revenus tirés des primes d’assurance sont étroitement liés à la croissance du PIB et aux cycles de prix.

« La demande en assurance de dommages reste la même, surtout du côté des particuliers. En assurance habitation et automobile individuelle, la situation est assez stable. »

S&P dit avoir observé un taux de croissance moyen des primes de 5 % au Canada au cours des dernières années. Toutefois, ce sont les hausses autorisées par différents gouvernements provinciaux en assurance automobile qui ont généré cette hausse. De plus, en assurance habitation, de plus en plus de propriétaires achètent des couvertures offrant des protections plus étendues.

Pour 2016, S&P s’attend à une croissance des primes oscillant entre 3 % et 4 %. L’augmentation des primes en assurance habitation et le maintien des primes en assurance des entreprises expliqueront cette croissance. Toutefois, elle sera contrebalancée par la réduction des taux en assurance automobile dans certaines provinces, à l’inverse de ce qui s’est produit au cours des dernières années.

Le marché de l’assurance auto en Ontario représente une grande part du marché canadien. Les changements récents apportés par le gouvernement ontarien entrainent en outre une instabilité du marché qui pourrait avoir des conséquences sur le marché de l’assurance de dommages dans son ensemble.

« Ces réductions peuvent assurer une rentabilité et un meilleur rendement du capital à long terme. Mais ça reste encore à prouver », commente Hardeep Manku, analyste chez S&P.