Un des commentaires qui est souvent revenu au lendemain de la transaction Lussier-DPMM est que les courtiers devenaient plus gros que les assureurs. Lussier Dale Parizeau ne compte toutefois pas abuser de cette situation, bien au contraire.

« Peu importe la taille d’une entreprise, son respect vis-à-vis ses fournisseurs ne doit pas s’en aller en s’abaissant. Il doit y avoir un respect mutuel. Notre but est de faire en sorte que les clients en profitent, tout comme nos employés et notre entreprise. Ce n’est pas une situation dont il faut abuser. Nous avons une grande responsabilité à cet égard », dit André Lussier, président du conseil d’administration de Lussier Dale Parizeau.

Patrice Jean, président et chef des opérations du cabinet, ajoute que la consolidation est une tendance lourde. « Elle va sûrement se poursuivre, tant chez les courtiers que les assureurs », dit-il.

Il ajoute que la cassure de la distribution annoncée, notamment par Charles Brindamour, PDG d’Intact Corporation financière, a quelque peu amené cette tendance de grossir. « La technologie apporte aussi beaucoup de façons de distribuer les produits. La position de l’Autorité des marchés financiers en matière de vente par Internet est un autre facteur qui va amener des modifications à la distribution du produit. Nous sommes un intermédiaire du marché. Nous sommes au service du client. Il faudra s’adapter à son besoin. Il va le faire comme il le veut. S’il veut visiter le bureau, ce sera possible. Ce ne sera pas à nous de décider de cela », dit M. Jean.

lussier_andre_articleSur la cassure de la distribution, André Lussier affirme que « si Charles [Brindamour] s’en inquiétait tant que cela, Intact cesserait de financer des transferts de propriété dans le courtage. « Nous avons des gens qui réfléchissent à toutes les façons dont les consommateurs pourraient acheter leurs protections d’assurance. Nous allons investir temps et argent dans ces gens en ce sens », dit-il.

M. Lussier ajoute néanmoins que s’il était un assureur, il s’inquièterait beaucoup de la pérennité du réseau de courtage dans le moment. « La baisse des primes et les revenus variables affectent les courtiers. Les changements vont venir d’abord et avant tout du consommateur. C’est pourquoi on essaie d’obtenir les meilleurs taux de commissionnement possible en fonction du travail que l’on fait. Nos revenus proviendront des nouveaux produits et de notre gamme de services plus élargie. Ça ne viendra pas d’une seule source ou d’un seul mode de rémunération. Si les courtiers n’avaient pas demandé de commissions à l’époque, le réseau n’en serait réduit à presque rien aujourd’hui », dit-il,

Patrice Jean croit aussi que les courtiers du Québec ont joué un rôle précurseur en ce sens. Dans la même veine, il ajoute que les courtiers ne doivent pas avoir honte, devant leur client, de justifier leur honoraire professionnel. « Il faut être fier de pouvoir justifier ce service-là! », dit-il.