L’assurance maladies graves en collectif connait un début d’année mouvementé dans un marché qui a plutôt l’habitude de stagner. Assomption Vie lance pour une première fois un produit collectif de maladies graves. SSQ Vie lance une nouvelle version de son produit pour damer le pion à ses concurrents.Deux assureurs qui bougent en même temps suffisent à insuffler vie au marché de l’assurance maladies graves en collectif, qui sommeille la plupart du temps. Assomption Vie a lancé en janvier, et pour la première fois de son histoire, un produit de maladies graves en assurance collective. La mutuelle de Moncton, au Nouveau-Brunswick, avait fait un premier saut en 2014 avec un produit de maladies graves.

leblanc_paulExpérience concluante, a révélé au Journal de l’assurance Paul LeBlanc, vice-président de l’administration et de l’expérience client d’Assomption Vie. « Nos groupes ont témoigné un certain intérêt », a-t-il précisé. Pour y répondre, l’assureur a lancé son produit collectif Assurance en cas de maladie grave, qui couvre 26 maladies et 6 maladies de plus pour enfants.

« Les avancées de la médecine ont entrainé une importante augmentation du taux de guérison à plusieurs maladies graves. Beaucoup de familles qui ont vu un de leurs proches touché par une maladie grave constatent que le fardeau financier est très lourd », dit M. LeBlanc.

Assomption Vie offrira une garantie obligatoire par classe d’emploi. « Si la classe choisit le bénéfice, c’est obligatoire pour cette classe d’emploi », explique M. LeBlanc.

Les employés pourront souscrire une protection allant de 5 000 $ à 250 000 $ pour eux, et de 5 000 $ à 50 000 $ pour les conjoints, avec la possibilité d’une garantie de couverture optionnelle pour conjoint allant jusqu’à 250 000 $. Pour les enfants, les maximums de couverture oscilleront uniquement entre 2 500 $ et 50 000 $. Le régime couvre les groupes à partir de 3 employés. Les enfants sont admissibles à partir de l’âge de 30 jours, et l’âge limite est de 65 ans.

De son côté, SSQ Groupe financier pourrait dicter la suite des choses dans ce marché. Son produit Primosoins se bonifie de deux caractéristiques qui vont plus loin que l’ensemble du marché : 40 maladies couvertes et une période de survie réduite de 30 jours à 14 jours. Cette nouvelle version du produit sera officiellement lancée le 15 mars. Elle conservera le nom de Primosoins. Par contre, l’ancien produit, tel que décrit lors des années précédentes, ne sera plus disponible pour les nouveaux clients.

Le nouveau produit couvrira jusqu’à 40 maladies pour adultes, soit 11 maladies de plus que l’ancienne version. Il couvrira aussi jusqu’à 18 maladies pour enfants. Parmi les 11 nouvelles maladies couvertes pour les participants et leurs conjoints assurés, 6 le sont pour le plein montant de la couverture choisie, soit : la cardiomyopathie dilatée, la dystrophie musculaire, l’hépatite virale fulminante, l’hypertension artérielle pulmonaire primitive, l’insuffisance hépatique à un stade avancé et la sclérose généralisée évolutive.


Ajouts à la couverture

S’ajoutent à la couverture cinq maladies couvertes pour 10 % du montant d’assurance choisi, jusqu’à un maximum de 10 000 $. Il s’agit de la maladie de Crohn nécessitant une chirurgie, de l’arthrite rhumatoïde grave, du lupus érythémateux disséminé, du remplacement d’une hanche par chirurgie et de celui d’un genou par chirurgie.

SSQ précise que la couverture se découpe en trois nouveaux régimes distincts : essentiel (6 maladies), équilibré (24 maladies) et complet (40 maladies). La nouvelle version s’accompagne de plusieurs autres améliorations. La taille minimale des groupes assurés passe de 10 à 5 employés. La date limite d’admissibilité a été repoussée de 69 ans à 75 ans. Le montant maximal d’assurance passe de 400 000 $ (300 000 $ pour le conjoint) à 600 000 $.

La bonification de Priomosoins s’imposait chez SSQ, qui tenait à garder sa position enviable en assurance collective maladies graves, partout au Canada. « Au Canada, SSQ détient 20 % du marché de l’assurance maladies graves pour régime collectif », a révélé en entrevue avec le Journal de l’assurance Carl Laflamme, premier vice-président en assurance collective de SSQ.

L’assurance collective est un moteur de croissance pour laflamme_carlGroupe Financier SSQ dont c’est 60 % des revenus totaux, a ajouté M. Laflamme, dont la compagnie a fortement accru sa position pancanadienne dans les dernières années. « Nous avons 150 employés à Toronto. En 2014, 55 % de nos nouvelles ventes d’assurance collective ont été réalisées hors Québec. »

Parmi les améliorations, le passage à 40 maladies a permis de combler un retard. « En 2000, nous avions été les premiers à lancer un produit d’assurance maladies graves collectif qui couvrait 29 maladies. Nos concurrents nous avaient depuis rejoints et, dans certains cas, dépassés », a confié le premier vice-président en assurance collective.

Ramener le délai de survie à une maladie grave à 14 jours peut sembler un pari risqué. Carl Laflamme l’assume. « Nous sommes là pour prendre des risques. Si notre produit est plus risqué pour nous, mais devient meilleur, c’est une raison de plus de l’acheter. Couvrir plus de maladies et offrir un délai de 14 jours, c’est déjà deux bonnes raisons. Le délai plus court, c’est ce que veulent les gens. Si un assuré malade décède au bout de 25 jours et qu’aucune prestation ne lui a été payée, cela laisse une image négative. Nous sommes là pour offrir de la sécurité financière à nos clients. »

Du même coup, les deux joueurs confirment le virage vers les définitions repères en maladies graves établies par l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) en 2013. Après RBC Assurances et Financière Manuvie, c’est à leur tour de les adopter.

Les autres joueurs ne sauraient tarder. « L’industrie s’est ralliée d’un commun accord pour simplifier les produits d’assurance maladies graves, dit M. Laflamme. Nous savons que les conseillers ne veulent pas avoir à scruter le petit lettrage des définitions chaque fois qu’ils regardent un produit. » Les deux assureurs incluent les deux nouvelles définitions que l’ACCAP a établies et qui s’ajoutent aux 24 définitions édictées en 2007, soit l’anémie aplasique et la méningite bactérienne.