En arrimant un produit de rente variable à ses fonds distincts, Investissements Manuvie importe pour la première fois au Canada un concept déjà éprouvé depuis des lustres aux États-Unis auprès des investisseurs individuels.
Les rentes variables sont courantes chez nos voisins. La Securities Exchange Commission (SEC), police des polices en valeurs mobilières, leur consacre d’ailleurs toute une rubrique sur son site internet. En vertu d’une rente variable (variable annuity), explique la SEC, l’assureur s’engage à verser régulièrement des paiements selon des modalités que décide lui-même le rentier (durée, montant fixe ou variable, etc.).

Ici, peu connaissent ce concept. Mais sa notoriété pourrait s’accentuer avec l’initiative d’Investissements Manuvie.

En effet, l’assureur a créé une nouvelle série de ses fonds distincts FPG Sélect auxquels se greffent RevenuPlus, son produit de rente variable qui connaît beaucoup de succès depuis quatre ans aux États-Unis, révèle J. Roy Firth, vice-président directeur chez Investissements Manuvie.

Ces nouveaux fonds s’adressent à une clientèle conservatrice ou au profil de risque modéré. « C’est le produit idéal pour les baby boomers qui craignent de survivre à leurs épargnes », ajoute M. Firth.

À la retraite, le fonds distinct se transforme en rente assortie d’une garantie de versements minimums pendant au moins 20 ans. Les versements pourront dépasser cette garantie de base si le rendement des fonds le permet.

Pendant la période d’accumulation, le produit ressemble en tout point à un fonds distinct conventionnel… à quelques exceptions près. Pour l’aider à accumuler sa rente, le client bénéficie d’un boni annuel de 5%. Un client qui place 100 000$ dix ans plus tôt pourra donc bénéficier à sa retraite de 150 000$, illustre M. Firth.

De plus, il peut recristalliser ses gains tous les trois ans durant la période d’accumulation. La somme de 150 000$ garantie par le boni pourra donc être majorée si les rendements réalisés pendant 10 ans le permettent.

Si au contraire, les rendements s’avèrent désastreux durant cette période, et que le 100 000$ n‘en vaut plus que 75 000$, l’investisseur aura tout de même accumulé le droit à une rente de 150 000$, à recevoir pendant 20 ans, soit 7 500$ par an.

Manuvie prend intentionnellement un exemple d’accumulation sur 10 ans. L’assureur s’est en effet penché sur ce qu’il appelle la « zone à risque pour la retraite ». Il la décrit comme « les cinq à dix ans qui précèdent et suivent immédiatement le moment où le revenu de retraite commence à être versé ».

C’est un peu comme une assurance sur 10 ans contre les événements défavorables qui pourraient affecter le marché, précise M. Firth.

Il espère beaucoup de ce lancement effectué à dessein cet automne. « C’est la période ou les REÉR se convertissent en FERR. Puis, les premiers baby boomers ont 60 ans. Le marché sera très important d’ici 5 ans. »

Roy Firth parle du plus gros lancement de produit à vie pour Investissements Manuvie. « La gestion du risque de ce produit est très complexe et les coûts d’entrée au marché sont assez élevés », confie-t-il.

Mais le jeu en vaut la chandelle, estime le vice-président directeur. Une étude que Manuvie a commandée à Investor Economics révèle que ce le marché des tentes variables a un potentiel de 28 à 54 milliards$ de dépôts dans les cinq prochaines années au Canada, révèle par ailleurs M. Firth. Aux États-Unis, ajoute-t-il, c’est un marché d’environ un trillion$!