Une année après l’entrée en vigueur du MRCC2, obligeant les cabinets de conseil en placement à divulguer davantage d'informations concernant leurs frais aux clients, la plupart des investisseurs ne comprennent toujours pas ces frais. Telles sont les conclusions d’un rapport de J.D. Power publié dernièrement selon lequel moins d'un quart des investisseurs disent avoir une compréhension totale des frais qu'ils paient à leurs conseillers en placement.

« Divulgation ne signifie pas transparence, analyse Mike Foy, directeur principal de la gestion patrimoniale chez J.D. Power. Oui, les sociétés de placement au Canada doivent divulguer davantage d'informations à propos de leurs frais, en vertu des exigences du nouveau Modèle de relation client-conseiller (MRCC2), mais nos données indiquent que le message n'est pas toujours suffisamment bien compris. L'établissement d'un lien clair entre les frais facturés et la somme apportée est un élément très important pour les conseillers de plein exercice, surtout à présent qu'ils sont confrontés à de nouvelles menaces venant de changements générationnels et technologiques qui ont exposé une vaste portion des actifs des clients au risque d'attrition. »

Les conseillers pointés du doigt

Ainsi, selon l’étude, les frais demeurent toujours mystérieux. Seulement un quart (23 %) des clients de conseillers en placement ont en effet constaté un quelconque changement durant l'année écoulée sur la manière dont les informations relatives aux frais et à la performance ont été communiquées par leur cabinet-conseil. Le nombre d'investisseurs indiquant comprendre parfaitement les frais ne dépasse pas les 24 %, contre 27 % en 2016.

Par ailleurs, plus d'un tiers (36 %) des clients indiquent que leur conseiller financier n'a pas clairement communiqué les raisons de la performance de leurs placements, et 41 % indiquent que leur conseiller n'a pas expliqué les frais. Même parmi les clients qui avaient connaissance des nouvelles exigences de divulgation et qui ont eu une conversation à ce sujet avec leur conseiller, seuls 35 % disent comprendre parfaitement leurs frais.

Les milléniaux privilégient le robot-conseiller

Enfin, et même s'ils ne représentent encore que 5 % de tous les investisseurs de plein exercice, 21 % des milléniaux aisés (disposant de plus de 100 000 dollars en actifs à investir) indiquent qu'ils quitteront définitivement ou probablement leur conseiller actuel au cours des 12 prochains mois. Les milléniaux sont également plus susceptibles d'avoir eu recours à un robot-conseiller (23 %), suggérant que même les investisseurs souhaitant rester auprès d'un conseiller traditionnel pourraient être ouverts à la réaffectation de certains actifs vers des modes de conseil alternatifs et moins onéreux.